Les bornes de collecte Le Relais rouvrent après neuf jours d’arrêt
Des conteneurs blancs disséminés dans toute la France. C’était le point fort de l’entreprise Le Relais, jusqu’à il y a peu. Le 15 juillet dernier, elle avait annoncé par voie de communiqué avoir mis en suspens ses collectes. Après une semaine de grève, elle affirme aujourd’hui reprendre le ramassage des vêtements ce 24 juillet 2025.
Les négociations étant au point mort avec Refashion, le ministère de la Transition écologique est intervenu. Il a attribué une enveloppe de 49 millions d'euros pour 2025, permettant de faire passer le prix de la tonne de vêtements à 223 euros, puis 228 euros en 2026.
"C'est une belle avancée pour la filière. Celle-ci permettra au Relais, sur le prochain trimestre, de maintenir son activité à flot afin de continuer les discussions sur l’évolution de la filière en 2026″, précisent les dirigeants du réseau de collecte par communiqué.
Pascal Milleville, directeur régional du Relais en Bretagne, s'inquiétait que le réseau ne passe pas l'été, auprès de 20 Minutes la semaine dernière. "Si rien n’est fait, tout ce qu’on a construit depuis quarante ans va disparaître« , déplorait-il.
Des tensions autour du prix de la tonne
Selon le principe du "payeur-pollueur" instauré par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 1972, une entreprise doit réduire et réparer les atteintes qu’elle porte à l’environnement. C’est la fonction principale de l’éco-organisme Refashion. Les fabricants lui versent une contribution à l’achat d’un vêtement. Ces fonds sont ensuite redistribués à des opérateurs de tri comme Le Relais.
Refashion attribuait jusqu'alors 156 euros par tonne de textiles récoltée au Relais. Le collecteur jugeait cependant que ce montant était désormais « insuffisant » pour continuer sa mission et maintenir ses emplois en insertion. Elle demandait une revalorisation à 304 euros la tonne.
Par communiqué, Refashion indiquait de son côté avoir « formulé une proposition d’aide d’urgence revalorisée à 192 euros la tonne ». Face à une impasse dans les négociations, Le Relais avait pris la décision d’arrêter ses collectes. En tout, ce sont 3 000 emplois qui seraient menacés selon le réseau, dont 2 000 travaillant directement pour Le Relais.
"Ce que l’on demande, c’est un centime de plus par article. C’est à peine 15 % de leur trésorerie », défend Pascal Milleville dans les colonnes de 20 Minutes.
Des collectivités territoriales, en soutien au Relais, ont ainsi appelé, la semaine dernière, leurs habitants à ne plus déposer leurs vêtements, comme la métropole de Rennes : « Si les bornes Le Relais restent physiquement en place, elles ne sont pas utilisables actuellement. Les habitants sont donc invités à ne plus déposer leurs textiles, linges et chaussures et à les conserver à leur domicile en attendant qu’une solution permettant la collecte, le tri et la valorisation des textiles soit trouvée. »
Des manifestations en région
Des antennes régionales du Relais ont par ailleurs montré leur mécontentement le 16 juillet dernier. Des tonnes de vêtements ont été déversées à Arras (Nord-Pas-de-Calais) devant des enseignes telles que Decathlon, Kiabi et Okaïdi, qui siègent au conseil d’administration de Refashion. Les manifestants espèraient ainsi faire pression.
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Dans un communiqué, Refashion a appelé pour sa part "au calme et à la responsabilité » et explique que la « brusque chute des cours à l’export des textiles usagés triés, en Afrique majoritairement », a affecté négativement les bénéfices sur la collecte des vêtements. En effet, 25 à 30 % des textiles récupérés dans les bornes sont envoyés vers des pays comme le Sénégal, Madagascar ou le Burkina Faso.
Pour rappel, en 2024, les bornes Le Relais avaient récupéré 270 000 tonnes de vêtements.
Source: www.linfodurable.fr