Le plastique est devenu un défi planétaire. Plusieurs millions de tonnes de déchets chaque année, peu efficacement recyclées. En juillet 2025, des équipes de l’université de Yale ont publié un article décrivant un dispositif inédit de pyrolyse sans catalyseur, visant à faire du plastique non seulement un déchet à valoriser mais une source potentielle d’énergie nouvelle. Ce procédé suscite autant d’espoirs que de questions.
Comment le procédé fonctionne-t-il, et quels rendements ?
Les chercheurs de Yale ont mis au point un réacteur de pyrolyse, c’est-à-dire un système qui chauffe le plastique en absence d’oxygène. La nouveauté réside dans l’utilisation d’une colonne en carbone imprimée en 3D, dont les pores sont hiérarchisés par sections décroissantes (1 mm, 500 µm, 200 nm). Selon l’équipe, cette structure permet de casser progressivement les longues chaînes moléculaires et de transformer une grande partie du déchet en hydrocarbures exploitables, peut-on lire sur Yale Engineering.
Grâce à cette architecture, le rendement maximal atteint environ 66 % du plastique converti en produits chimiques utilisables. Lorsqu’ils ont testé le dispositif avec du feutre de carbone industriel, moins optimisé, le rendement observé a chuté à 56 %. « Ces résultats sont très prometteurs et montrent un grand potentiel pour appliquer ce système dans le monde réel et offrir une stratégie concrète de conversion des déchets plastiques en matériaux de valeur», a déclaré le chercheur Shu Hu de Yale.
Les promesses énergétiques face au coût écologique
Même si cette découverte donne l’image d’une source d’énergie quasi illimitée, le procédé reste très énergivore. La pyrolyse du plastique nécessite en effet des températures particulièrement élevées, ce qui entraîne une forte consommation d’énergie et des émissions de CO₂. De plus, l’efficacité réelle dépend du cycle de vie complet : collecte des déchets plastiques, transport, alimentation électrique du réacteur et valorisation finale du carburant.
Plusieurs experts préviennent que cette technologie pourrait compléter le recyclage mécanique et chimique existant mais ne pas suffire à remplacer les énergies fossiles. En 2022 déjà, l’association Earthwake avait présenté son pyrolyseur « Chrysalis V300 », capable de traiter 300 kg de plastiques par jour avec une réduction des gaz à effet de serre estimée à 75 % par rapport à la production de carburants fossiles.
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Source: www.greenetvert.fr