L’alliance bancaire pour le climat réduit ses ambitions
"Les membres de la NZBA ont fixé de nouvelles priorités en réponse à l'évolution des circonstances extérieures et des besoins des membres", explique l'alliance dans un communiqué.
Sous couvert de « flexibilité », la NZBA a opéré unemise à jour sémantique diluant son objectif initial: les « directives » deviennent de simples « orientations » quand les « exigences » sont remplacées par des « recommandations« , selon des documents internes consultés par l’AFP.
L'objectif de limitation du réchauffement à 1,5°C d'ici 2050, repris de l'Accord de Paris sur le climat, est par ailleurs remplacé par « bien en-dessous de 2°, en s’efforçant (d’atteindre) 1,5° ».
"Nous voulons continuer à soutenir l'Accord de Paris", a cependant expliqué à l'AFP Shargiil Bashir, un des responsables de la NZBA, aussi chargé du développement durable au sein de First Abu Dhabi Bank.
La participation, ouverte depuis le 19 mars, a été importante et 90 % des votants se sont prononcés en faveur de ces changements, précise-t-il.
La NZBA a été lancée en 2021 dans le cadre de l'Initiative financière du programme des Nations unies pour l'environnement (UNEP-FI), afin d’inciter les banques à porter en priorité leurs efforts sur les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre et à jouer un rôle clé dans la transition vers une économie neutre en carbone.
BNP Paribas, le Crédit agricole, la Société générale, le Crédit mutuel, le groupe BPCE (rassemblant les Banques populaires et les Caisses d'épargne) et La Banque postale font par exemple partie des 129 membres de la NZBA, selon le dernier décompte de son site Internet.
Le nombre de participants dépassait les 140 il y a encore quelques mois mais l'élection de Donald Trump, ouvertement climatosceptique, a changé la donne.
À lire aussi : Net-Zero Banking Alliance : "Détricoter à ce point une alliance revient en réalité à l'enterrer"
Six grandes banques américaines ont quitté cette alliance depuis décembre dernier: Goldman Sachs, Wells Fargo, Citi, Bank of America, Morgan Stanley et JPMorgan Chase.
D'après des médias américains, des banques et gestionnaires d'actifs des États-Unis ont subi en novembre des assauts judiciaires émanant d'une dizaine d'États conservateurs, qui ont estimé que de telles initiatives étaient en infraction avec lalégislation antitrust, affectaient le développement des énergies fossiles et entraînaient une hausse des prix.
Avec AFP.
Source: www.linfodurable.fr