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Pékin en ligne de mire : une dépendance devenue stratégique
Qui contrôle les aimants permanents, détient le cœur des turbines. Et dans ce domaine, la Chine règne sans partage. En 2024, 90 % des composants magnétiques utilisés dans l’éolien provenaient encore de l’Empire du Milieu. Ces composants, indispensables au fonctionnement des rotors, sont également critiques pour les secteurs de l’automobile électrique et de l’électronique.
Le plan présenté par le ministère allemand de l’Économie, en partenariat avec cinq grandes fédérations industrielles, vise à inverser cette dépendance. Première étape : 15 % des aimants devront être sourcés hors de Chine d’ici 2029, puis 50 % en 2035. Pour les terres rares, une diversification de 35 % est exigée dès 2030.
La stratégie allemande : relocaliser, diversifier, sécuriser
L’approche adoptée par Berlin s’articule autour de trois leviers majeurs :
1. Relocalisation industrielle. Des investissements publics ciblés vont soutenir la construction d’unités de production d’aimants en Allemagne, en Scandinavie et en Europe centrale. L’objectif est clair, rapatrier les compétences et réduire l’asymétrie technologique.
2. Diversification géopolitique. Des partenariats stratégiques seront noués avec l’Australie, le Japon ou le Canada, pays disposant de ressources minières importantes. Des accords de livraison à long terme doivent garantir une stabilité d’approvisionnement.
3. Innovation et recyclage. Le gouvernement allemand pousse la recherche vers des alternatives technologiques, notamment les aimants à base de ferrites, moins performants mais disponibles localement. Par ailleurs, le recyclage des aimants usagés devient une priorité, avec des fonds alloués à la structuration de la filière.
Un tournant pour la filière éolienne européenne
Ce plan ne se limite pas à l’échelle nationale. En 2024, l’Allemagne a assuré 25 % des nouvelles installations éoliennes terrestres et maritimes dans l’Union européenne, selon les chiffres de WindEurope. L’initiative portée par Berlin entend ainsi entraîner tout le continent dans une dynamique de souveraineté énergétique.
D’ici 2030, l’Allemagne souhaite tripler sa capacité de production éolienne en mer, un objectif aligné avec ses engagements climatiques. Cette expansion repose sur la maîtrise technologique, sans quoi la dépendance risquerait de croître avec la montée en puissance du secteur.
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Source: www.greenetvert.fr