La flotte océanographique française cherche à réduire son bilan carbone
La flotte océanographique française (FOF), l'une des cinq plus grandes au monde, entend réduire son bilan carbone de 40% d'ici à 2030, un défi faute de solution technologique mature pour la propulsion des navires, ont annoncé ses responsables mercredi.
« L’évidence aujourd’hui, c’est qu’on a un devoir d’exemplarité », a déclaré à la presse Olivier Lefort, directeur de la FOF, au terme de trois jours de séminaire au centre de l’Ifremer (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer), près de Brest.
La FOF, opérée par l'Ifremer, compte 17 navires et six engins sous-marins. Son bilan carbone est évalué à 40.000 tonnes de CO2 par an, dont plus de la moitié est imputé au carburant des navires, selon le PDG de l'Ifremer François Houllier.
Réduire les émissions de CO2 sans réduire la production scientifique, "c'est tout l'enjeu", a estimé ce dernier.
Car "on le sait, la technologie ne résoudra pas tout", a pointé M. Lefort.
La FOF espère bénéficier des avancées technologiques en matière de propulsion des navires, lors du renouvellement de trois de ses quatre navires hauturiers (ceux qui consomment le plus de carburant) entre 2030 et 2035.
Mais d'ici là, "ça passe par un changement de pratique", a souligné Olivier Pringault, directeur de recherche à l'Institut de Recherche pour le développement (IRD). "Il n'y a pas de solution technologique. Il faut se réorganiser pour travailler autrement", a-t-il ajouté.
Parmi les solutions, le fait de diminuer les transits des navires et d'optimiser la programmation des campagnes océanographiques en réalisant des appels d'offre par océan ont notamment été évoqués.
"Peut-être qu'on fera moins de campagnes mais on ne fera pas moins de science. Ça peut être l'opportunité pour faire de la science autrement", a assuré Jean-François Doussin, directeur adjoint de l'Institut National des Sciences de l'Univers du CNRS (INSU).
Source: www.linfodurable.fr