Table des matières
Dette écologique : le monde vit au-dessus de ses moyens
Le jour du dépassement n’est pas une métaphore, il traduit une réalité comptable brutale. À partir de ce 24 juillet, l’humanité entre en dette écologique. Nous entamons un capital naturel non renouvelé : forêts surexploitées, eaux polluées, poissons surpêchés, sols érodés. Selon le WWF France, « aujourd’hui, nous utilisons les ressources naturelles 80 % plus rapidement que la Terre n’est capable de les régénérer, ce qui équivaut à consommer les ressources de 1,8 planète ».
Ce dépassement est le symptôme d’un système extractiviste mondialisé où la consommation dépasse systématiquement les capacités de régénération. Jean Burckard, directeur du plaidoyer chez WWF France, résume : « On coupe des arbres plus vite qu’ils ne repoussent, on pêche plus de poissons qu’il n’y en ait chaque année et puis évidemment, on émet plus de carbone que les océans ou la forêt ne peuvent en absorber ».
Une tendance qui s'aggrave malgré une méthode corrigée
Si l’édition 2025 du calcul affiche un recul symbolique de 8 jours par rapport à 2024 (passant du 1ᵉʳ août au 24 juillet), cette évolution ne reflète pas une amélioration réelle. Le Global Footprint Network précise que ce changement est dû à une mise à jour des données scientifiques, notamment à la baisse de la capacité de séquestration carbone des océans. La tendance de fond reste constante : en 1970, le jour du dépassement survenait le 29 décembre.
En 2020, seule année d’interruption dans cette progression, le ralentissement de l’activité économique lié à la pandémie avait brièvement retardé la date. Mais l’accalmie fut illusoire. Si l’ensemble de la population mondiale adoptait les modes de vie des Français, le jour du dépassement tomberait dès le 19 avril, rappelle le WWF.
L’eau, cette ressource sous pression invisible
Parmi les postes de consommation les plus impactants, l’empreinte eau illustre la dimension cachée de cette surconsommation. Chaque Français consomme en moyenne 500 litres d’eau par jour, dont 250 litres uniquement par son alimentation, c’est trois fois plus que l’eau utilisée au robinet. «Nos choix alimentaires ont un impact direct sur des ressources en eau précieuses… ailleurs », souligne le WWF.
Et la moitié de cette eau provient de pays déjà frappés par le stress hydrique ou la surexploitation. L'agriculture concentre près de 60 % de l’eau douce utilisée en France, et elle est responsable de plus de la moitié de notre empreinte hydrique. Maïs irrigué, soja importé, élevage intensif : ces modèles montrent leurs limites. Les sécheresses à répétition le confirment.
Cet article Jour du dépassement 2025 : pourquoi la planète vit à crédit dès le 24 juillet est apparu en premier sur Green et Vert.
Source: www.greenetvert.fr