Table des matières
Îlot de chaleur : êtes-vous dans la fournaise ?
Les îlots de chaleur urbains, ou ICU pour les initiés, sont ces zones où l’asphalte et le béton stockent la chaleur et la recrachent à la nuit tombée, empêchant toute respiration. Le phénomène est connu et bien documenté. Selon les estimations, environ cinq millions de personnes en France résident dans des zones urbaines particulièrement exposées aux vagues de chaleur, avec près de 1,7 million concentrés dans la capitale.
À l’échelle du territoire, 200 km² de zones bâties affichent une forte ou très forte sensibilité, soit deux fois la surface de Paris. Le Cerema prévient : « ces zones demanderaient des actions d’adaptation importantes » (ibid). Et le piège thermique se referme plus vite sur les grandes villes. À Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, 50 % de la population vit déjà dans des poches de chaleur où l’été devient une épreuve physique, voire un risque vital. Ce pourcentage tombe à 16 % pour les villes moyennes (entre 100 000 et 200 000 habitants), et à 7 % pour celles comptant entre 20 000 et 50 000 habitants.
L’outil LCZ pour connaître la sensibilité à la chaleur de son quartier
Le Cerema a voulu frapper fort. L’outil LCZ, disponible en accès libre, permet à chacun de vérifier la vulnérabilité thermique de son quartier. Basé sur des données satellitaires à très haute résolution et croisé avec des indicateurs d’urbanisme, il affiche, zone par zone, la capacité des matériaux urbains à accumuler la chaleur. Sur la plateforme dédiée, l’interface est intuitive. On y entre sa commune, on consulte la carte, on se découvre exposé… ou pas.
Dans les faits, les quartiers les plus concernés sont souvent les mêmes : forte densité de bâti, absence de végétation, revêtements minéraux foncés, sols imperméabilisés. Autrement dit, les quartiers populaires sont souvent oubliés des politiques de végétalisation.
Quelles réponses face à l’asphyxie thermique ?
« Plus la ville est dense, plus elle concentre lachaleur, plus elle devient invivable », résume un chercheur du Cerema dans le dossier de présentation. Les solutions sont connues : désimperméabiliser les sols, planter massivement, ouvrir des îlots de fraîcheur, modifier les matériaux de voirie.
Pourtant, le rythme d’adaptation reste dramatiquement lent. À l’heure où la France anticipe une hausse des températures moyennes de +4°C d’ici à 2100, l’inaction n’est plus une option. La résilience urbaine ne peut plus se contenter d’effets d’annonce. Elle exige une reconfiguration complète des politiques d’aménagement.
Cet article Îlots de chaleur : 5 millions de Français dans le rouge est apparu en premier sur Green et Vert.
Source: www.greenetvert.fr