Il manque « un cap » pour répondre à la crise agricole, selon Hollande
L'ancien président de la République François Hollande a estimé jeudi que le gouvernement avait répondu aux urgences en matière agricole, mais qu'il fallait "aussi donner un cap, sinon on ira de crise en crise".
« Le gouvernement a répondu aux urgences », a jugé M. Hollande, évoquant au titre de ces urgences l’accès aux ressources « et notamment l’eau », les délais d’indemnisation, ainsi que « d’autres revendications liées à la trésorerie, liées aux normes ».
Le gouvernement "a passé beaucoup de temps, peut-être aurait-il fallu avoir une réunion, plusieurs s'il le fallait, dans un temps plus court, de manière à régler toutes les urgences", a estimé l'ancien chef de l'exécutif, en marge d'une conférence à l'École nationale supérieure agronomique de Toulouse (INP-ENSAT).
Mais, a-t-il ajouté, "ce qui compte, et c'est ce que disent les agriculteurs (…) c'est qu'il faut aussi donner une vision, un cap, une perspective, sinon on ira de crise en crise: ça coutera et ça ne rapportera pas nécessairement à l'agriculture française".
Interrogé sur ce cap à donner, M. Hollande a répondu qu'il s'agissait "de dire quelle agriculture on veut dans dix, quinze ans".
Selon l'ancien chef de l'État, cette agriculture doit incarner "diversité" et "pluralité", avec des "terres [qui] n'aillent pas aux mêmes", où l'on garantit "que les productions seront assurées avec le respect de l'environnement", et dans laquelle "les prix puissent rémunérer les agriculteurs et qu'il ne puisse pas y avoir pour les consommateurs une impossibilité de consommer ce qui a été produit".
Avec l'Europe, a-t-il précisé, il faut parvenir à "concilier la production de qualité, le respect de l'environnement et la préservation de la planète, ce qui suppose des politiques de soutien public parce que les agriculteurs ne pourront pas assurer par eux-mêmes, seuls, cette transition".
Source: www.linfodurable.fr