Groupe ADP : le candidat au poste de PDG contre une limitation du trafic aérien
L'actuel directeur financier du groupe, auditionné par les membres de la commission du développement durable de l'Assemblée nationale, est en revanche resté prudent sur une privatisation de l’entreprise, suspendue depuis la crise sanitaire.
Le président Emmanuel Macron a proposé M. Pascal pour succéder à Augustin de Romanet à la tête du gestionnaire des aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle (CDG) et Orly, une nomination qui doit être entérinée par le Parlement.
"La restriction n'est pas un levier opportun"
Pour sa première audition, avant celle au Sénat prévue le 12 février, M. Pascal a été interpellé par des députés de gauche sur les émissions du secteur aérien concourant au changement climatique, soit quelque 3% du total du CO2 au niveau mondial et environ 6% en France.
Pour ces élus, dont la rapporteure Clémence Guetté (LFI), il est nécessaire de contraindre le trafic, en plus du développement des carburants d'origine non fossile et du remplacement des appareils les plus anciens.
"La restriction n'est pas nécessairement un levier qui est opportun", a affirmé M. Pascal, estimant que "le cœur du cœur, c'est l'investissement. Et plus vous allez restreindre, plus vous allez (…) réduire la capacité à investir". Dans un secteur mondialisé, le trafic se reporterait sur des plateformes étrangères, selon lui.
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"Si on veut décarboner plus vite, c'est possible. Mais il faut investir plus« , a-t-il plaidé, tout en se plaçant dans les pas du PDG sortant qui avait lancé en 2022 un appel remarqué à une « certaine modération » dans le recours à l’avion.
"Le tout-aérien n'est pas responsable", a concédé le candidat, se disant favorable au fait de n'utiliser l'aérien "que lorsqu'il est justifié", citant les territoires ultramarins ou enclavés.
Privatiser ADP
Sollicité sur la question d'une privatisation du groupe, coté en Bourse mais dont l’État contrôle 50,6 % du capital, M. Pascal a répondu : « il ne m’appartient pas de commenter un choix qui sera celui de l’État ».
Évoquée en 2019, une privatisation d'ADP n'est plus revenue à l'ordre du jour depuis la crise sanitaire de 2020 qui avait porté un coup très dur aux finances de l'entreprise.
M. Pascal a profité de son audition pour donner des gages à son principal client, le groupe Air France-KLM, avec qui le ton est récemment monté.
Le directeur général de l'entreprise franco-néerlandaise, Benjamin Smith, a affirmé le 19 janvier au Parisien que celle-ci était "moins bien traitée" par ADP que ses concurrentes à CDG. Celles-ci bénéficient selon lui de débarquements quasi systématiques via des passerelles, alors qu’une partie des passagers d’Air France est contrainte de prendre un bus pour rejoindre le terminal.
Le lendemain, ADP avait exprimé sa "surprise" envers ces propos et rappelé que des chantiers de modernisation étaient en cours mais soumis à un « délai incompressible de plusieurs années ».
"Dès que ma proposition de nomination (…) a été rendue publique, nous avons pu échanger très directement et de manière très apaisée avec Ben Smith, notamment pour convenir de rendez-vous réguliers et pour accentuer notre partenariat", a affirmé mercredi M. Pascal.
Avec AFP
Source: www.linfodurable.fr