El Niño, la Niña : tout comprendre de ces phénomènes
60 % de chances : c’est la probabilité que le phénomène météorologique la Niña réapparaisse de juillet à septembre. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a annoncé cette nouvelle le 3 juin, précisant que les chances s’élèvent à 70 % en août-novembre. Alors qu’el Niño est sur le départ, les deux phénomènes se succèdent. Pour tout comprendre de ces « niños » qui font la pluie et le beau temps dans le monde entier, ID a décrypté leurs origines et leur impact actuel sur notre planète.
La succession des deux phénomènes s’inscrit dans un cycle appelé « ENSO » : El Niño-Southern Oscillation, qui signifie « oscillation australe. » El Niño et la Niña correspondent aux deux phases opposées de ce phénomène couplé océan/atmosphère. Leur impact est notable sur le régime des vents, la température des mers, mais aussi les précipitations.
El Niño : un réchauffement accentué des eaux de surface
En espagnol, el Niño désigne l’enfant Jésus. Dans les années 1800, des marins péruviens ont choisi cette appellation pour désigner l’invasion d'eau chaude qui se produit chaque année, aux environs de Noël, le long des côtes d’Équateur et du Pérou. Aujourd’hui, ce nom désigne toujours le réchauffement accentué des eaux de surface, près des côtes d’Amérique du Sud.
Ce réchauffement est causé par les "Alizés," soit les vents de l’Océan Pacifique. En temps normal, ces vents tropicaux vont de l’Est à l’Ouest du Pacifique, poussant l’eau vers l’Ouest, donc vers les régions de l’Indonésie et de l’Australie. Camille Risi, chercheuse au CNRS et au Laboratoire Météorologique Dynamique, expliquait ce phénomène dans les colonnes d’ID en mars 2024.
En général, el Niño intervient tous les deux à sept ans et dure entre neuf et douze mois. Ces périodes riment avec bouleversements météorologiques importants, notamment dans le Pacifique Ouest, touché par d’importantes sécheresses. Le Pacifique Est, lui, subit de très fortes pluies. Mais ce ne sont pas les seules zones de la planète touchées. Les températures globales remontent et des précipitations anormales sont notables sur l’ensemble de la planète. « En général, les années touchées par le phénomène se révèlent être parmi les plus chaudes à l’échelle mondiale, » selon Camille Risi.
La Niña : l'événement contraire à el Niño
La Niña est le pendant inverse de son "frère" el Niño. Plutôt qu’augmenter les températures, elle a tendance à les réduire. Mais elle a tout de même un point commun avec son frère : la Niña affecte la planète entière. En Indonésie, par exemple, les précipitations sont moins fréquentes pendant une période marquée par le phénomène. Mais attention, une période marquée par la Niña ne signifie pourtant pas forcément qu’il va faire froid. Il n’y donc pas d’inquiétude à avoir pour l’été 2024.
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"La Niña modère un peu les températures anormalement élevées causées par El Niño, explique auprès de Franceinfo Sébastien Léas, prévisionniste à Météo France. Mais il y a toujours l’inertie du réchauffement climatique qui fait que, de toute façon, on aura des températures élevées, au moins au niveau global. » Le spécialiste rappelle que l’année 2020 avait été la plus chaude au niveau mondial (dépassée depuis par les suivantes), malgré la présence de la Niña.
Source: www.linfodurable.fr