Economies de 10 milliards: inquiétudes du secteur de l’économie sociale et solidaire
Les acteurs de l'économie sociale et solidaire ont exprimé mercredi leur inquiétude face aux coupes budgétaires de 10 milliards d'euros voulues par le ministère de l'Economie, un "contre-sens", selon eux.
Il s’agit « d’une politique court-termiste » qui pourrait finalement coûter plus cher que les économies réalisées, a déclaré Hugues Vidor, le président de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES), à l’AFP.
La fédération syndicale qui représente 32.000 entreprises de l'économie sociale et solidaire (ESS), pour près d'un million de salariés, souvent en réinsertion, a dénoncé une "annonce en urgence et sans concertation" qui est "un contresens à l'heure des nécessaires accompagnements des politiques sociales, pour l'emploi, mais aussi des transitions écologique, sociale et démographique", dans un communiqué diffusé mercredi.
Selon l'UDES, qui s'appuie sur le décret d'annulation de crédits ministériels paru le 22 février au Journal officiel, les secteurs "accès au logement, handicap et dépendance, asile et intégration, sport, jeunesse et vie associative, solidarité, insertion et égalité des chances" – où les structures de l'ESS sont très présentes – sont concernés à hauteur de 962 millions d'euros.
Auxquels s'ajoute, "1,1 milliard d'euros sur le poste travail et emploi", remarque l'UDES, qui craint ainsi une perte "sombre" de plus de 2 milliards d'euros.
Hugues Vidor observe que "les entreprises de l'ESS sont au contact de (…) publics parfois très fragiles: si les politiques d'insertion et de solidarité sont coupées, ces publics ne seront plus réinsérés".
"Leur non-insertion coûtera plus cher à la collectivité que les efforts déployés pour ne pas les laisser au bord de la route", estime-t-il, jugeant que ces économies sont "une politique court-termiste et sans doute contre-productive".
Selon le gouvernement, l'ESS représente 10% du PIB et environ 14% des emplois privés en France.
Source: www.linfodurable.fr