La Colombie a été la première à qualifier le texte d’«inacceptable », rapidement rejointe par le Chili, le Mexique, le Panama, le Canada, l’Union européenne, France incluse, ainsi que plusieurs États insulaires du Pacifique. Pour le représentant chilien, ce texte est « clairement déséquilibré », car il relègue l’action au seul niveau national et « ne crée aucun espace de coopération internationale », peut-on lire sur 20 Minutes.
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Un rejet transversal et virulent
La critique n’a pas seulement été portée par les pays traditionnellement engagés dans la lutte environnementale. Même des producteurs de pétrole, historiquement opposés aux restrictions sur le plastique, ont exprimé leur mécontentement. La Chine, premier producteur mondial, a exhorté la présidence à se « concentrer » sur les points majeurs au lieu d’« accroître les divergences ». Le texte n’a convaincu ni les défenseurs de l’environnement, ni les industriels.
Le Panama a livré l’une des critiques les plus cinglantes, accusant le texte de « rendre cette blessure fatale ». Sa sentence est tombée comme un verdict : « Ce n’est pas de l’ambition, c’est de la reddition », peut-on lire dans le quotidien 20 Minutes. Même tonalité du côté de Bruxelles. L’Union européenne a déploré l’absence de mesures « claires, robustes et concrètes », tandis que le Kenya s’est inquiété du vide juridique laissé par un texte « sans aucune obligation mondiale contraignante », ce qui retire toute «valeur démontrable » à l’accord proposé.
Les ONG dénoncent un "cadeau à l’industrie pétrochimique"
Les organisations environnementales ont rapidement fait entendre leur voix. Pour Greenpeace, ce traité avorté représente un «cadeau à l’industrie pétrochimique et une trahison de l’humanité ». L’ONG déplore notamment l’absence de toute disposition visant à limiter la production de plastique vierge.
Un point central selon les experts : sans plafonnement ni réduction obligatoire de la production, aucun mécanisme ne permet d’infléchir la courbe de croissance de la pollution. Le Conseil international de la chimie (ICCA), quant à lui, a adopté une posture plus prudente, réaffirmant simplement son « soutien à un accord global », sans commenter le contenu du texte.
Une opportunité manquée pour la coopération mondiale
Ce rejet collectif souligne une fracture profonde dans la gouvernance environnementale mondiale.Alors que l’urgence de la pollution plastique est reconnue par la majorité des scientifiques, les États ne parviennent pas à s’entendre sur un cadre commun. La tentative de compromis, en diluant les exigences pour satisfaire le plus grand nombre, a paradoxalement conduit à un effondrement du consensus.
Les points les plus critiqués ? L’absence d’un calendrier contraignant, le refus d’encadrer la production, et l’absence d’un mécanisme de contrôle international. Pour plusieurs délégations, accepter ce texte équivalait à valider un statu quo maquillé en progrès.
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Source: www.greenetvert.fr