Depuis 2024, une petite révolution agite les copropriétés françaises : le DPE collectif. Derrière ce terme technique se cache un document stratégique qui peut transformer la valeur d’un immeuble, influencer vos charges, et même déterminer si votre logement sera encore louable demain. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Et pourquoi de plus en plus de propriétaires craignent ou espèrent son arrivée ?
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Un DPE pour tout l’immeuble, pas seulement pour les logements
Jusqu’ici, le diagnostic de performance énergétique (DPE) était individuel, calculé logement par logement. Résultat : des écarts parfois abyssaux au sein d’une même copropriété. Avec le DPE collectif, c’est l’immeuble entier qui est évalué. Isolation de la façade, performance de la chaufferie, étanchéité des toitures, ventilation des parties communes… tout est passé au crible. L’idée ? Obtenir une vision globale de la performance énergétique du bâtiment, éviter les aberrations et surtout préparer des plans de travaux à l’échelle de la copropriété. Ce changement n’est pas anodin : il peut révéler des fragilités coûteuses ou, au contraire, valoriser un immeuble bien entretenu.
Pourquoi maintenant ? Les obligations légales
Le DPE collectif n’est pas une lubie administrative : il s’inscrit dans la stratégie nationale de rénovation énergétique. Depuis le 1er janvier 2024, toutes les copropriétés de plus de 200 lots ont l’obligation de le réaliser. À partir de 2025, le seuil s’abaissera à 50 lots, puis à toutes les copropriétés d’ici 2026. Concrètement, chaque immeuble devra disposer d’un DPE collectif opposable, consultable par tout acheteur, locataire ou copropriétaire. Autrement dit, impossible de cacher un immeuble “passoire” derrière un bel appartement fraîchement repeint : le marché verra tout de suite la couleur de la note énergétique globale.
DPE collectif, de quoi parle-t-on ?
➤ C’est un diagnostic énergétique qui évalue l’ensemble de l’immeuble (et pas seulement un appartement).
➤ Obligatoire dès 2024 pour les grandes copropriétés, puis généralisé d’ici 2026.
➤ Il devient opposable : il engage la responsabilité du vendeur, du syndic et de la copropriété.
➤ Objectif : préparer les travaux collectifs, identifier les “passoires énergétiques” et anticiper les interdictions de location.
Conséquences immobilières : décotes et opportunités
Le dpe collectif est obligatoire et une arme à double tranchant. Pour les copropriétés bien isolées, chauffées correctement et déjà rénovées, c’est un label de valeur : preuve objective qu’acheter ici, c’est investir dans un bâtiment durable, avec des charges maîtrisées. En revanche, pour les immeubles énergivores (notés F ou G), c’est la sanction : décote immédiate, difficultés à louer, obligation de travaux coûteux à moyen terme. Les acheteurs commencent déjà à demander le document avant de signer, et certains notaires l’intègrent systématiquement à la promesse de vente. À Lyon, Paris ou Marseille, les agents immobiliers parlent de “nouvelle frontière” : le prix ne dépend plus seulement de l’adresse, mais aussi de l’efficacité thermique de l’immeuble.
Quels travaux anticiper ?
Isolation des façades, changement des menuiseries, calorifugeage des réseaux, installation de chaudières collectives plus performantes… Le DPE collectif agit comme une feuille de route. Il permet à la copropriété d’établir un plan pluriannuel de travaux (PPT), obligatoire lui aussi. Ce document hiérarchise les interventions à prévoir dans les 10 ans, avec une estimation des coûts. Pour les copropriétaires, c’est parfois un électrochoc : derrière le confort thermique se cache un investissement financier conséquent. Mais ceux qui anticipent auront un avantage considérable, car le marché sanctionnera lourdement les immeubles inertes.
Une clé de valorisation (ou de décote) à ne pas négliger
Le DPE collectif est bien plus qu’une simple formalité. C’est un révélateur, une arme de transparence, et un outil qui rebat les cartes de l’immobilier en copropriété. Dans un marché déjà secoué par la hausse des taux, il impose une nouvelle hiérarchie des valeurs : un bel appartement ne suffira plus s’il est pris dans un immeuble énergivore. À l’inverse, un bâtiment performant devient un argument commercial redoutable. En 2026, ne pas connaître la note collective de sa copropriété, ce sera comme vendre une voiture sans carte grise : impensable.
Sources
- Ministère de la Transition écologique (2024) – « Généralisation du DPE collectif »
- Legifrance (2023) – Loi Climat et Résilience
- Le Moniteur (2024) – « Copropriétés : calendrier du DPE collectif et obligations »
- PAP (2025) – « Immobilier et performance énergétique : la valeur des copropriétés en jeu »
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Source: blog-habitat-durable.com