Des affichettes dans les supermarchés pour alerter sur la « shrinkflation » ?
"La Shrinkflation est une façon délibérée de prendre les consommateurs pour des pigeons", dénonçait auprès de Ouest-France Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, le 18 avril. Contraction du verbe anglais « to shrink » (rétrécir) et du mot « inflation », la shrinkflation désigne la pratique de certains agro-industriels à diminuer la quantité de produits plutôt qu’augmenter leurs prix. Le ministère de l’Économie a annoncé un arrêté ministériel prévoyant que cette pratique soit mise en avant par les supermarchés, pour protéger les consommateurs de l’inflation.
« À compter du 1er juillet, une affichette sera apposée à proximité du produit lorsque sa quantité diminue et que son prix reste inchangé ou augmente », précise la ministre dans le communiqué de presse annonçant l’arrêté ministériel, publié le 19 avril. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, complète : « L’indication devra en particulier préciser l’évolution du prix rapporté au poids, afin que le consommateur connaisse la vraie évolution du prix. »
Sodas, riz, lessive et conserves concernées
Cette décision s’inscrit dans une démarche de transparence envers les consommateurs et s’appliquera aux distributeurs de grandes et moyennes surfaces. Parmi les produits concernés, on compte par exemple les bouteilles de soda, les paquets de riz, la lessive ou encore les boîtes de conserve. Les produits alimentaires cuisinés préemballés, comme ceux du rayon traiteur, ainsi que ceux vendus en vrac ne seront, eux, pas concernés.
L’affichette qui accompagnera ces variations de prix dissimulées devra rester deux mois auprès des produits. En plus de cet outil, le ministère invite les consommateurs ayant des doutes quant au prix à l’unité de mesure affiché en rayon, à le signaler via l’application ou le site Internet SignalConso.
La shrinkflation, pas que dans les supermarchés
Plusieurs enseignes ont déjà été dénoncé pour leur pratique de la shrinkflation. En décembre, l’association 60 millions de consommateurs pointait du doigt Carrefour pour la dissimulation de l’augmentation de ses prix unitaires. L’enseigne avait réduit drastiquement les quantités de ses légumes « premiers prix », pour rester en dessous de la barre d’un euro.
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Mais la shrinkflation ne touche pas uniquement les supermarchés. L'association avait aussi dénoncé les pratiques d'Indexia, Canal + ou encore SFR. Cet opérateur téléphonique avait discrètement baissé ses prestations, passant de 12 à 6 mois de rabais après la souscription d'un nouveau forfait. Et au-delà de ces grandes enseignes, des installateurs de pompes à chaleur, agences d’entremise immobilière, dépanneurs à domicile, vendeurs de dropshipping, assureurs de crédit, ou encore fournisseurs de repas pour personnes âgées dépendantes profitent, elles aussi, de ce détournement, d’après 60 millions de consommateurs.
Source: www.linfodurable.fr