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Copenhague mise sur la récompense pour séduire les touristes sensibles à l’environnement
Oubliez les amendes, place aux gratifications. Dans une époque où l’injonction écologique se traduit trop souvent par des interdits ou des taxes, la capitale danoise opte pour une stratégie inverse : « Nous avons voulu combler ce fossé et aider les gens à sauter le pas», déclare Rikke Holm Petersen, directrice de la communication de l’office de tourisme, dans une interview à RFI.
Elle ajoute : « Un sondage montre que la population en général veut vraiment agir de manière durable, mais seulement une sur cinq le fait réellement ». C’est ce décalage entre intentions et actes que CopenPay veut corriger. En clair, tout touriste capable de prouver un acte vertueux, un billet de train au lieu d’un vol, une photo de son vélo, ou même un selfie en train de ramasser des déchets, peut obtenir en retour des récompenses très concrètes : entrée gratuite dans un musée, balade en bateau sur les canaux, yoga en plein air, voire des repas végétariens dans certains restaurants partenaires.
L’écologie devient un passeport touristique
Lancée une première fois à l’été 2024,l’initiative avait séduit 5 000 participants selon les chiffres de l’office du tourisme. Mais cette année, CopenPay prend de l’ampleur. Plus de 90 établissements partenaires se sont engagés, contre 24 l’année précédente.
Parmi eux, le musée national, le célèbre château de Kronborg, la galerie nationale du Danemark, ou encore la piste de ski urbaine de Copenhill. Le principe est simple : les touristes soumettent leurs preuves via un formulaire en ligne. Le reste repose largement sur la confiance. Et à Copenhague, on préfère croire à la bonne foi plutôt qu’à la surveillance généralisée. Les autorités locales l’ont compris : la meilleure manière de convaincre, c’est encore d’inspirer.
Copenhague, laboratoire d’un tourisme durable assumé
« Le tourisme doit passer d’un fardeau environnemental à une force de changement positif», affirme Søren Tegen Pedersen, directeur général de Wonderful Copenhagen, cité par The Independent. Loin d’être un simple coup médiatique, CopenPay s’inscrit dans une politique écologique bien plus vaste. Aujourd’hui, plus de 70 % de l’électricité de Copenhague provient des énergies renouvelables, et 70 % des hôtels sont éco-certifiés.
L’eau du robinet est potable dans toute la ville, et le vélo y est roi depuis des décennies. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’année dernière, l’usage des vélos en location a bondi de 29 % pendant la période de CopenPay. Une performance qui tient autant à la stratégie de séduction qu’à l’écosystème durable que la ville entretient méthodiquement.
Et si le reste du monde suivait ?
Pendant que Barcelone limite les croisières et que Venise fait payer ses touristes à l’entrée, Copenhague expérimente une alternative fondée sur la coopération et l’exemplarité. Une forme de soft power écologique, qui attire l’attention des médias et des visiteurs du monde entier.
Car au fond, quoi de plus séduisant qu’un modèle où chacun gagne, la planète, les citoyens, et même les institutions ? Ce choix politique n’a rien d’anodin. Il traduit une vision du tourisme non plus comme un problème à contenir, mais comme un levier pour transformer les comportements. Une manière habile de faire du voyage un acte d’engagement. Et une leçon pour toutes les autres capitales, souvent plus promptes à interdire qu’à encourager.
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Source: www.greenetvert.fr