Consigne du plastique: les collectivités vent debout contre Macron
Alors que la France accueille à Nice lesommet de l'Onu sur l'Océan (Unoc), qui débat des mesures à prendre pour lutter contre la pollution plastique, le chef de l’État a jugé « absolument clé » ce dispositif envisagé par le passé et reporté aux calendes grecques en 2023 devant l’hostilité des collectivités, qui financent les centres de tri des déchets.
Cette mesure « ne résout rien puisqu’en fait, la plupart des plastiques ne sont pas des bouteilles et les bouteilles sont les emballages plastiques les mieux recyclés », a estimé Nicolas Garnier, délégué général d’Amorce, qui représente la « totalité des collectivités compétentes en matière de déchets », en marge d’un colloque sur ce thème organisé à Paris par l’association.
Estimant qu'il s'agit d'une "fausse consigne« , car elle vise àrecycler le plastique, contrairement à la consigne du verre qui fait son retour jeudi et vise à réemployer les contenants, M. Garnier a jugé qu’il s’agissait d’une « opération de greenwashing » des vendeurs d’eaux et de boissons en bouteilles.
"Ce lobby n'a pas pour objectif de vendre moins de bouteilles plastiques. S'ils ont développé ce concept, c'est pour en vendre plus", a-t-il déclaré.
Soulignant les "investissements colossaux" des collectivités "pour moderniser" leurs centres de tri et "simplifier le geste de tri, il a assuré que "les élus locaux sont capables aussi d'aller dans la rue quand on met en péril un service public de proximité comme la gestion des déchets« .
Les collectivités pourraient également "se poser la question de maintenir ou pas les collectes sélectives en France", mission dévolue selon lui aux éco-organismes, les collectivités n'étant "qu'une forme d'opérateur ou de partenaire".
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Troisième option envisagée, "un recours juridique en responsabilité de l'État par rapport à cette situation", car Amorce considère que l'État "n'a pas su imposer le respect des objectifs environnementaux ces 20 dernières années aux éco-organismes ».
Si le chef de l'État soutient la démarche, "il n'y a pas de convergence de vues entre les différents ministères qu'on a vus sur cette question, puisque plusieurs nous ont clairement dit qu'ils n'étaient pas favorables", a indiqué M. Garnier.
Avec AFP.
Source: www.linfodurable.fr