Comprendre les dates de péremption pour limiter le gaspillage alimentaire
Près de 9 millions de tonnes. C’est le poids des déchets alimentaires en 2021, dont près de la moitié provient de la consommation à domicile des ménages. Si tous ces déchets ne sont pas comestibles — épluchures de certains légumes ou coquilles d’oeufs par exemple — ceux qui le sont se retrouvent parfois à la poubelle encore emballés, en raison d’une date de péremption dépassée. Pourtant, tous les aliments supposément périmés ne sont pas nécessairement impropres à la consommation. Pour s’y retrouver, il faut distinguer les deux types de dates de péremption : la date limite de consommation (DLC) et la date de durabilité minimale (DDM).
La DLC, une date à respecter… dans la plupart des cas
La DLC est indiquée par la mention "À consommer jusqu’au", suivie du jour et du mois. Elle concerne les aliments frais et sensibles, comme la viande et le poisson, les plats préparés frais ou encore les produits laitiers. Une fois cette date dépassée, il existe un risque potentiel pour la santé et le produit ne peut plus être commercialisé. Mais, selon UFC que Choisir, cette date est parfois surestimée par les industriels dans le but de renouveler plus rapidement leur offre.
Certains produits peuvent également être consommés plusieurs jours, voire semaines, après leur DLC. C’est le cas notamment des yaourts, un produit acide peu propice au développement microbiologique. Selon le Dr Boris Hansel, interrogé par Le Point, un yaourt peut être consommé jusqu’à deux semaines après sa DLC. Il conseille cependant de toujours rechercher les signes de détérioration : un opercule gonflé, des grumeaux ou moisissures, ou une odeur désagréable. Certaines charcuteries séchées, comme le jambon cru, peuvent aussi être consommées une fois leur DLC dépassée. Là encore, il est important d’observer le produit et de le jeter au moindre doute. Le Dr Hansel rappelle également que les personnes fragiles, comme les enfants, les femmes enceintes ou les personnes âgées doivent toujours respecter les DLC.
La DDM, une date plus souple pour des produits moins sensibles
La DDM, elle, est suivie de la mention "À consommer de préférence jusqu’au", suivie de la date. Elle concerne les produits moins sensibles comme les conserves, les surgelés, les produits secs ou pasteurisés. Après cette date, il est toujours possible de les consommer mais leurs qualités gustatives peuvent être altérées. Par exemple, les fromages à pâte cuite peuvent être consommés jusqu’à deux mois après leur DDM, tout comme les pâtes à tartiner. Le chocolat, les produits secs et les conserves peuvent se conserver plusieurs années. Là aussi, il est important d’observer les éventuels signes de détérioration : si la boîte de conserve est gonflée, il faut la jeter.
Certains éléments dotés d’une DDM sont impérissables : c’est le cas du sucre, du miel, du sel et du vinaigre par exemple. Et les oeufs, eux, n’ont ni DLC ni DDM mais une date de consommation recommandée fixée à 28 jours après la ponte. Au-delà de cette date, ils peuvent être consommés cuits si la coquille n’est pas endommagée. Pour savoir si un oeuf est encore bon, il existe également une astuce simple : le plonger dans un récipient d’eau froide. S’il reste au fond il peut être consommé, et s’il flotte il doit être jeté.
Pour aller plus loin : “Se mettre (vraiment) au zéro déchet : mode d’emploi”
Pour limiter le gaspillage alimentaire, la loi interdit aux grandes surfaces de rendre impropres à la consommation les denrées invendues encore consommables. Celles-ci sont donc données à des associations d’aide alimentaire, ou vendues à prix cassé dans des rayons anti-gaspi dédiés. Une manière efficace d’associer lutte contre le gaspillage et économies.
Source: www.linfodurable.fr