Comment aider les conseillers financiers à convaincre les épargnants de financer la transition énergétique ?
L’épargne des Français est insuffisamment dirigée vers le financement de la transition énergétique. Aussi, les conseillers financiers ont un rôle crucial à jouer pour inciter les épargnants à réorienter leur épargne dans cette perspective. Cependant, ils doivent être mieux outillés pour parvenir à convaincre leurs clients. Quels outils, quels indicateurs, quelles offres doivent être mis à leur disposition ? Au cours des prochains mois, au sein du Think Tank « 2030, Investir demain« , le groupe de travail « Climat » piloté par LBP AM, analysera ces enjeux et cherchera à élaborer des réponses.
La réalité du changement climatique et de ses conséquences, la nécessité d’agir, de changer nos comportements sont peu remises en cause. Cependant, le rôle de la finance suscite des interrogations parmi les particuliers. Les besoins de financement et donc la capacité des investisseurs à y répondre ne sont pas discutés dans le monde institutionnel. Mais si des investisseurs professionnels parviennent à bien appréhender ces enjeux, les épargnants n’ont ni les compétences, ni le temps nécessaires pour se pencher sur le lien entre leurs placements et la lutte contre le changement climatique.
Les consommateurs adoptent de bonnes pratiques
Les acteurs de l’épargne ne sont objectivement pas parvenus à les convaincre que la mobilisation des capitaux privés est clé. Pourtant, en tant que citoyen, en tant que consommateur, beaucoup d’entre eux ont adopté de bonnes pratiques, privilégiant les mobilités douces, voire réduisant leur consommation de bœuf ou leur chauffage. Nous devons donc mettre à la disposition des épargnants et de leurs conseillers de quoi se poser les bonnes questions, car le combat est loin d’être perdu. Ils prendront ainsi conscience que leur épargne peut devenir un vecteur d’action individuelle, au même titre que l’usage de leur voiture, leur alimentation ou leur consommation d’eau. Quelques données peuvent permettre cette prise de conscience : c’est ainsi par exemple que si les émissions de CO2 moyennes d’un habitant en France sont de l’ordre de 9 millions de tonnes par an, il suffit d’une épargne de quelques dizaines de milliers d’euros pour atteindre le même niveau. Agir sur son épargne peut ainsi contribuer significativement à la réduction de son empreinte carbone. Chacun peut décider librement d’utiliser ce levier afin de réduire ses émissions personnelles.
L’enjeu majeur est d’accompagner la transition des activités les plus émissives
Nous devons faire preuve de pédagogie, mais sans simplifier à outrance la problématique : la transition énergétique ne se limite pas au développement des énergies renouvelables. Les fonds thématiques, qui avait bénéficié d’une tendance cyclique porteuse, ont depuis déçu, pénalisés par la hausse des taux, des politiques budgétaires moins généreuses et un contexte réglementaire changeant, qui ont secoué le modèle économique de certains acteurs des EnR. L’enjeu majeur est d’accompagner la transition des activités les plus émissives, de pouvoir par exemple produire de l’acier ou construire et rénover des bâtiments dans de meilleures conditions. La transition énergétique ne se résume pas aux activités « low carbon ». Elle passe par un effort trajectoriel, des politiques d’adaptation, de transition pour aboutir à l’objectif de zéro émission nette en 2050. Des choix dynamiques sont à faire, car on ne peut tabler uniquement sur des efforts instantanés produisant des effets immédiats.
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Les conseillers financiers doivent se sentir suffisamment armés
Les sujets apparaissent complexes, d’autant plus que la culture financière des Français reste très perfectible. Dans ce contexte, les conseillers financiers se voient assigner cette mission de convaincre les épargnants de jouer le jeu, de contribuer au financement de la transition énergétique. La tâche est lourde, leurs compétences doivent s’étoffer, or les notions à appréhender dans le cadre de leurs fonctions sont nombreuses. Ils doivent se sentir suffisamment armés pour aborder cette thématique avec leurs clients, pour ne pas craindre d’être mis en difficulté par leurs interrogations et pour au contraire savoir répondre efficacement à leurs questions. Dans cette perspective, ces conseillers doivent être équipés de nouveaux supports digitaux, mettant à leur disposition des informations pertinentes, à même d’établir un lien convaincant entre l’empreinte carbone de chacun et la gestion de son épargne, et de confirmer ainsi le formidable levier qu’elle représente pour la réduire. Au cours des prochains mois, l’objectif ambitieux de notre groupe de travail sera de déterminer la nature de ces informations, d’élaborer de nouveaux outils.
Par Guillaume Lasserre, Directeur des gestions de LBP AM.
En partenariat avec LBP AM.
Source: www.linfodurable.fr