Bonus réparation sur le textile et les chaussures : comment ça marche ?
Chaque année, 4 millions de tonnes de textiles sont jetées en Europe, dont 80 % directement dans la poubelle à ordures ménagères. Ce constat de l’Ademe, l’agence de la transition écologique, est l’une des conséquences nocives, tant sur le plan social qu’environnemental, de l’industrie de la fast-fashion. Dans un monde où les nouvelles collections de vêtements s’enchaînent toujours plus vite, repriser sa garde-robe n’est généralement pas une priorité. Mais pour inciter les Français à se tourner vers la réparation, l’Etat a mis en place en novembre 2023 un bonus réparation sur le textile et les chaussures.
Un dispositif en boutique et en ligne
À l’instar du bonus réparation sur les appareils électriques et électroniques, cette aide se présente sous la forme d’une réduction appliquée directement sur la facture. Elle est financée par le Fonds réparation, piloté par l’éco-organisme Refashion, auquel contribuent les acteurs de l’industrie textile dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, dite loi Agec.
Pour en bénéficier, aucune démarche spécifique n’est nécessaire. Il suffit de s’adresser à l’un des 1200 réparateurs agréés, dont la liste est consultable sur le site de Refashion. « Un ménage sur deux est à moins de dix minutes de voiture d’un réparateur labellisé », explique à l’AFP Elsa Chassagnette, responsable du Fonds, avant de reconnaître qu’il « existe de grosses disparités régionales ». Mais les foyers qui n’ont pas de réparateurs agréés près de chez eux peuvent se rabattre sur des alternatives digitales. Refashion recense ainsi différentes cordonneries et retoucheries à qui il est possible d’envoyer ses chaussures et vêtements pour réparation.
Une réduction de 6 à 25 euros
Pour que l’aide puisse être appliquée, le coût de la réparation doit être d’au moins 12 euros. Le montant du bonus est compris entre 6 et 25 euros et varie en fonction du type de réparation. Il s’élève par exemple à 7 euros pour un changement de bonbout (pièce de cuir ou de caoutchouc sous le talon), à 8 euros pour la pose d’un patin et à 25 euros pour le ressemelage de chaussures en cuir. Côté retoucherie, 7 euros sont accordés à la réparation d’un trou, d’un accro ou d’une déchirure, 8 euros à la reprise d’une couture doublée et 25 euros au changement d’une doublure complexe.
En cas de réparations multiples sur un même vêtement, les différentes réductions sont cumulables dans la limite de 60 % du prix de réparation. La plupart des pièces sont acceptées, à l’exclusion des sous-vêtements, des vêtements en cuir (hors chaussures) et en fourrure naturelle, et des vêtements techniques de sport à usage non quotidien.
Pour aller plus loin : "Ecologie : gagner plus, dépenser moins"
En mars dernier, soit près de six mois après son lancement, le bonus réparation avait déjà permis aux Français d’économiser 2,3 millions d’euros selon Elsa Chassagnette, qui souligne « une multiplication des réparations par dix » entre décembre et mars. « C’est un très bon démarrage », se réjouit-elle. En 2019, 16 millions de pièces ont été réparées selon l’Ademe. Avec ce dispositif, Refashion espère porter ce chiffre à 21,6 millions d’ici 2028.
Source: www.linfodurable.fr
