Présents sur le terrain, les élus locaux, les militants écologistes et une poignée de citoyens engagés ont assisté à une cérémonie modeste mais symbolique. Philippe Ardhuin, conseiller métropolitain délégué à la Biodiversité et aux Espaces naturels, a salué « une avancée concrète pour la nature », dans des propos partagés par le site Made in Marseille.
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Une réserve naturelle, enfin ? Une ambition tardive pour une biodiversité sous tension
Le projet s’inscrit dans les « 35 engagements pris par la Métropole pour le climat et la nature », rappelle Philippe Ardhuin. L’objectif affiché est sans détour : doubler d’ici 2035 la surface des espaces naturels protégés sur le territoire. Si l’intention est louable, on peut s’interroger sur sa temporalité. Fallait-il attendre 2025 pour enclencher une telle dynamique alors que la région sud-est est l’une des plus riches en biodiversité… et des plus attaquées par l’urbanisation, les incendies et la pollution ? Il faut dire que le site de la Crau du Piboulon n’a pas été choisi par hasard.
Classé « exceptionnel » par plusieurs associations environnementales, il représente une mosaïque d’habitats typiques de la basse Provence : garrigues, boisements méditerranéens et zones alluviales résiduelles. Une richesse rare, que seule une politique volontariste peut encore préserver. « Ce classement est le fruit d’une mobilisation longue des habitants et des associations, face à des projets d’aménagement menaçants », rappelle la fédération France Nature Environnement 13.
Un modèle exportable : vers un réseau de réserves métropolitaines ?
Ce n’est pas une fin, mais un début, assure la Métropole. Ce site doit faire école. Il devient le premier jalon d’une stratégie plus large, dupliquer ce modèle sur d’autres espaces sensibles, notamment les massifs de l’Étoile et du Garlaban déjà pressentis pour bénéficier du même statut. Pour cela, la Métropole entend s’appuyer sur les communes volontaires.
L’enjeu dépasse la seule conservation. L’ambition affichée est aussi pédagogique.Ces réserves doivent devenir des lieux d’éducation à l’environnement, accessibles, balisés, intégrés aux parcours scolaires et citoyens.
Derrière la réserve, l’enjeu de gouvernance écologique
Reste une question essentielle, qui décidera demain de ce que doit être une réserve naturelle métropolitaine ? Car si le classement est un premier pas, la gestion de ces espaces exigera des arbitrages constants : entre protection stricte et accès du public, entre budget et ambition, entre urgence écologique et lenteur administrative.
Pour que la réserve naturelle du Piboulon ne devienne pas un simple argument de communication, encore faudra-t-il un financement pérenne, des moyens humains, une vigilance réglementaire. Et surtout, une volonté politique qui survive à la prochaine mandature.
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Source: www.greenetvert.fr