Ils portent la même dénomination, mais leur utilisation est très différente. Les poêles à convection sont légers, réactifs et bon marché, tandis que les poêles de masse sont les champions du rendement et de l’autonomie. Nos experts bois-énergie font le point sur ces appareils de chauffage.
Lors d’un match « poêle de masse vs poêle à convection », les deux compétiteurs ne joueraient pas dans la même catégorie, voire pas dans la même discipline. Mis à part produire de la chaleur à partir de bûches de bois, tout les oppose. L’un pratique la course de fond ou le marathon, l’autre le 100 m. En stockant la chaleur dans des matériaux denses, tels que la pierre ou la terre, le poêle de masse, aussi appelé poêle à accumulation, la diffuse sur une longue durée par rayonnement, et chauffe les murs, les corps… Tandis qu’un poêle à convection, poêle à bûche classique en métal, chauffe l’air pendant quelques heures, avec une répartition de chaleur importante à proximité de l’appareil.
Pour le poêle de masse, le mastodonte de l’équipe, une flambée quotidienne de 1 à 2 h, voire deux s’il fait très froid, suffit pour diffuser une chaleur douce dans la maison pendant 12 à 24 h. Son utilisation en feu vif permet de brûler tous les gaz, ce qui limite la quantité de bois et la pollution (monoxyde de carbone, particules fines…) et lui confère un excellent rendement : entre 80 et 90 % de l’énergie contenue dans le bois, contre 70 % pour un poêle à convection(1).
Du fait de ces très bonnes performances, le poêle de masse est champion des économies de bois. Il en utilise trois fois moins que le poêle à convection d’après les professionnels du secteur et il est possible d’utiliser du « petit bois de récupération ». Matthieu Therrien, installateur des deux types de poêles aux Cheminées du Mezenc, en Haute-Loire, nous livre son expérience : « Avec sept bûches, soit environ 15 kg de bois, un poêle de masse tient 8 h, alors que le poêle à convection chauffe 2 à 4 h, en remettant régulièrement du bois. Bien sûr, tout dépend de l’isolation de la maison. » Ajoutons qu’un poêle de masse peut être touché sans crainte de se brûler.
Chauffage principal ou d’appoint
Du fait de sa longue durée de chauffe, le poêle de masse peut être considéré comme un chauffage principal. Néanmoins, les poêles de masse artisanaux maçonnés ne sont pas considérés comme chauffage principal d’un point de vue assurantiel, ni d’un point de vue réglementaire (RE2020), car ils ne possèdent pas de régulation électronique (donc pas besoin d’électricité…). Étant fabriqués sur-mesure, ils ne sont pas reconnus par le CSTB et ne donnent pas droit à un crédit d’impôt(2). Seuls les poêles de masse avec modèle déposé (poêles Mélèze, Tulikivi, Hiemstra, NunnaUuni, Pirard, etc.) peuvent l’obtenir.
Dans les maisons très bien isolées, les poêles bois à convection se limitent à l’agrément. Ils peuvent convenir en complément d’un autre mode de chauffage, dans une résidence secondaire ou en intersaison.
Autre avantage du poêle à convection sur son homologue de masse, il se glisse partout. Sa taille de guêpe (de 80 à 300 kg pour 80 à 150 cm de haut) lui permet d’être installé dans des petites pièces, ou à l’étage. Le poêle de masse, poids lourd toute catégorie avec 1 à 6 t, nécessite une réflexion bien en amont du projet de construction ou de rénovation, un plancher renforcé si besoin et une pièce assez grande, voire un emplacement à cheval sur deux pièces afin de diffuser au mieux la chaleur. Comme tous les appareils de chauffage, un dimensionnement adéquat, en fonction du volume des pièces et de l’isolation, est recommandé. Le poêle de masse oscille entre 3 et 8 kW, voire 10 kW, il sera donc réservé à des maisons plutôt isolées. A contrario, de nombreuses marques proposent des poêles à convection jusqu’à 12 ou 14 kW.
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Source: La Maison Ecologique