Dans ce panorama, l’électricité occupe une place particulière. La France bénéficie d’un mix électrique déjà très largement décarboné, dominé par le nucléaire et les renouvelables. Les données les plus récentes de RTE indiquent une intensité carbone moyenne de l’ordre de 32 à 45 gCO₂eq/kWh en 2023, un niveau parmi les plus bas au monde, très inférieur à la moyenne européenne qui reste de l’ordre de 240 gCO₂/kWh. Ce résultat n’implique pas que le potentiel de réduction des émissions soit épuisé ; il signifie en revanche que l’effort se déplace du seul système électrique vers les usages finaux, au premier rang desquels le bâtiment résidentiel.
La Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) fixe d’ailleurs explicitement le cap : décarboner le système énergétique suppose à la fois de développer les énergies renouvelables, de renforcer la sobriété et l’efficacité, et d’électrifier massivement les usages aujourd’hui alimentés par les combustibles fossiles. Dans cette perspective, chaque ménage devient un maillon de la trajectoire climatique nationale.
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Le solaire résidentiel, un levier structurel de la décarbonation énergétique de la France
L’énergie solaire occupe une place croissante dans cette stratégie. L’Ademe rappelle que le développement massif du photovoltaïque est « indispensable » pour atteindre la neutralité carbone en 2050, à condition qu’il s’accompagne de gains de sobriété et d’efficacité. En 2024, la production photovoltaïque a couvert près de 6 % de la consommation électrique française, en hausse continue malgré une année moins ensoleillée que la moyenne.
En France, où l’intensité carbone du kWh réseau est déjà faible, l’écart moyen entre un kWh photovoltaïque et un kWh du système électrique national est donc relativement limité si l’on raisonne en moyenne annuelle. Mais ce raisonnement moyen masque un point essentiel : les émissions marginales, c’est-à-dire celles des moyens de production appelés en dernier recours lorsque la demande est forte et que les renouvelables variables sont peu disponibles, restent très majoritairement associées au gaz. Le Sénat rappelle qu’un parc composé uniquement de centrales à gaz à haut rendement aurait une intensité d’environ 330 gCO₂/kWh. C’est précisément ce type de production que le photovoltaïque contribue à évincer lors des heures de pointe, en France et plus encore dans le reste de l’Europe, où le résiduel moyen du mix électrique avoisine encore 450 gCO₂/kWh. Pour un ménage, installer des panneaux solaires ne se traduit donc pas seulement par un kWh moins cher : ils font également baisser les émissions carbone.
Le double avantage de l’optimisation de la consommation
L’innovation d’Ensol s’inscrit dans ce contexte de décarbonation progressive, mais encore incomplète, du système énergétique. La jeune entreprise française, spécialisée dans le solaire résidentiel, a développé une solution de pilotage intelligent qui ne vise pas la domotique de confort, mais les usages structurants de la consommation : chauffe-eau, pompe à chaleur, borne de recharge pour véhicule électrique, batterie domestique, équipements électroménagers intensifs.
Concrètement, la technologie oriente en permanence l’électricité produite par les panneaux et stockée dans la batterie vers les équipements les plus énergivores, en fonction de la production solaire disponible, du profil d’usages du foyer et des signaux du réseau. L’objectif n’est pas seulement de réduire la facture, mais d’augmenter la part de la consommation électrique couverte par une électricité solaire à faible intensité carbone. Ensol estime que sa solution permet de piloter automatiquement jusqu’à 80 % de la consommation du foyer, en générant 30 à 40 % d’économies supplémentaires par rapport à une installation non optimisée, sans intervention manuelle et sans renoncer au confort.
La dimension climatique de cette orchestration est double. D’une part, chaque kilowattheure autoconsommé est un kilowattheure de moins acheté au réseau, avec un contenu carbone moyen faible mais non nul. D’autre part, le pilotage permet de concentrer l’usage de l’électricité solaire sur les plages horaires où la demande est forte et où le système a le plus de chances d’avoir recours à des moyens fossiles. En synchronisant, par exemple, la chauffe de l’eau sanitaire ou la recharge d’un véhicule électrique avec les périodes de fort ensoleillement, la maison pilotée réduit le recours aux autres formes d’énergie. « Rendre le solaire accessible à tous les ménages permet d’atteindre les objectifs de renouvelable fixés par la France. Plus de 3 millions de maisons pourraient ainsi être équipées d’ici 2030 », explique le cofondateur de l’entreprise, Paul de Préville.
Ensol pousse la logique un cran plus loin avec la flexibilité. Les foyers équipés peuvent participer à une « centrale électrique virtuelle », capable d’injecter de l’électricité lors des tensions sur le réseau ou d’absorber temporairement des surplus. Cette participation, entièrement automatisée, permet de mettre les batteries domestiques au service de la stabilité du système, en limitant l’appel à des moyens thermiques de pointe, tout en générant pour le foyer jusqu’à 300 euros de revenus supplémentaires par an. Paul de Préville nous le confirme : « la participation des foyers à l'équilibrage du réseau via les services proposés par Ensol permet une meilleure optimisation de ce mix. Certaines études ont montré qu'aux Etats-Unis par exemple ces mécanismes pourraient permettre une baisse des émissions du réseau de l'ordre de 7%. »
Les ménages deviennent acteurs de la décarbonation et font des économies
L’effet combiné sur le climat et sur la facture se mesure plus concrètement à l’échelle d’un foyer type. Prenons l’exemple d’un ménage dont la consommation annuelle d’électricité s’établit autour de 4 300 kWh, proche de la moyenne nationale. Sans installation solaire, ce foyer achète l’intégralité de cette énergie au réseau. En retenant une intensité carbone moyenne de 32 gCO₂eq/kWh pour l’électricité produite en France en 2023, cela représente environ 0,14 tonne de CO₂ émises au titre de l’électricité résidentielle, hors chauffage fossile. « L’électrification des foyers proposée par Ensol pour le chauffage (pompes à chaleur) et la mobilité (bornes et véhicules électriques) permet également au secteur résidentiel de participer à la décarbonation du mix énergétique global français », souligne Paul de Préville.
Supposons maintenant que ce foyer s’équipe d’une installation photovoltaïque capable de produire environ 2 500 kWh par an, ce qui correspond à une surface de l’ordre de 25 m² de panneaux dans de bonnes conditions d’ensoleillement. Une partie de cette production est autoconsommée en direct, une autre peut être stockée dans une batterie domestique. Grâce au pilotage intelligent, le taux d’autoconsommation peut atteindre ou dépasser 45 %, soit plus de 1 100 kWh consommés directement dans le logement.
Sur le plan financier, Ensol évoque pour certains profils de foyers des économies pouvant atteindre 1 700 euros par an lorsque panneaux, batterie et chauffe-eau connecté sont pilotés de manière intégrée, auxquelles peuvent s’ajouter jusqu’à 300 euros de revenus liés à la flexibilité. Le cofondateur de l’entreprise, Paul de Préville, souligne d’ailleurs que « Cette technologie nous rapproche concrètement de notre ambition : permettre à tous les foyers français d’accéder à une facture d’électricité proche de 0 € » Sur le plan climatique, la start-up indique avoir déjà permis l’évitement d’environ 110 tonnes de CO₂ et vise 43 000 tonnes évitées d’ici 2030, en accompagnant l’équipement de quelque 300 000 foyers, soit l’équivalent énergétique d’une petite centrale nucléaire.
Dans un pays où l’électricité est déjà largement bas-carbone, la priorité ne consiste plus seulement à « verdir » le kilowattheure, mais à organiser finement les usages pour que chaque kilowattheure décarboné soit utilisé là où il permet d’éviter le plus de CO₂. L’autoconsommation photovoltaïque résidentielle, combinée au stockage et au pilotage intelligent, répond précisément à cette logique : elle transforme le foyer en acteur de la décarbonation, en diminuant simultanément sa dépendance au réseau et son exposition à la volatilité des prix.
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Source: www.greenetvert.fr
