ArcelorMittal: la CGT veut des « engagements » du groupe en contrepartie des aides gouvernementales
Le sidérurgiste ArcelorMittal doit prendre des « engagements » forts en termes d’investissement courant et de politique sociale, en contrepartie des aides publiques annoncées lundi par le gouvernement pour aider le groupe à décarboner la production de son site de Dunkerque (Nord), a estimé la CGT.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, s'est rendu lundi à Dunkerque pour promouvoir l'investissement au total par ArcelorMittal de 1,8 milliard d'euros dans la décarbonation de son site dunkerquois. Cet investissement comprend une aide de l'Etat pouvant aller jusqu'à 850 millions d'euros, avait indiqué Bercy dimanche.
Dénonçant le "sous-investissement" d'ArcelorMittal dans ses outils de production et dans les salaires, la CGT a exprimé lundi sa méfiance envers le groupe, "dont la stratégie est davantage financière qu'industrielle", juge-t-elle.
Le syndicat a rappelé l'incendie au printemps 2023 d'un haut-fourneau à Dunkerque et le conflit social pour les salaires qui a perturbé la production nordiste du deuxième producteur mondial d'acier.
Si elle estime que la décarbonation des sites de Dunkerque et de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) constitue "une priorité, pour assurer l'avenir de sites majeurs de la sidérurgie française", la CGT réclame, comme contrepartie des aides publiques, "des engagements contractuels solides et vérifiables en termes de politique sociale et d'investissement courant".
"L'attractivité du groupe est en jeu", ajoute le syndicat, en soulignant que la décarbonation de la production "n'aura de sens qu'à la condition de fidéliser le personnel et d'attirer les jeunes vers (ces) métiers".
Enfin, la CGT a signalé son inquiétude au sujet des activités de Fos-du-Mer, autre grand site du groupe en France. Concerné initialement par les projets de décarbonation annoncés par ArcelorMittal en février 2022, il semble être passé, selon le syndicat, "au second plan".
L'argent promis par Bercy doit permettre de construire à Dunkerque deux fours électriques et une unité de réduction directe du fer, première étape pour produire l'acier décarboné.
Ces installations fonctionnant à l'électricité et au gaz, puis à terme à l'hydrogène, se substitueront à un des hauts-fourneaux utilisant le charbon pour désoxyder le minerai de fer, ce qui devrait permettre de réduire les émissions de CO2 du site de 4,4 millions de tonnes par an.
Les investissements n'ont pas encore été complètement validés par ArcelorMittal, mais l'entreprise effectue actuellement les études finales, a précisé Bercy. Les fours et l'unité de réduction directe du fer devraient commencer à fonctionner en 2027.
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Source: www.linfodurable.fr