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Le déclin des phoques : une alerte massive pour la biodiversité en antarctique
Dans l’un des milieux les plus inhospitaliers de la planète, le nombre de phoques a chuté de manière vertigineuse. Selon une étude du British Antarctic Survey, relayée par Libération le 18 juin 2025, les effectifs de plusieurs espèces emblématiques se sont effondrés en cinquante ans. Le rapport, publié dans la revue Global Change Biology, dresse un constat glaçant : « les populations de phoques de Weddell ont chuté de 54 %, celles des otaries à fourrure de 47 % », tandis que les éléphants de mer enregistrent des « fluctuations marquées mais globalement décroissantes », peut-on lire dansThe Guardian.
Cette tendance dramatique n’est pas un épiphénomène. Loin de là. C’est le fruit d’un enchaînement brutal d’impacts environnementaux où le facteur principal reste la fonte de la banquise, elle-même accélérée par les émissions de gaz à effet de serre. La glace de mer, support vital pour la reproduction et le repos des phoques, disparaît à une vitesse inédite. Sans plateforme stable, les phoques perdent leur habitat, leurs cycles sont bouleversés, leur survie compromise.
Glace fondue, nourriture disparue : les chaînes écologiques se délitent
Le recul de la glace ne fait pas qu’effacer un terrain de repos. Il affame. Derrière cette fonte progressive se cache un désastre invisible, la rupture de la chaîne trophique. « La disparition de la glace affecte directement l’abondance du krill, pilier de l’alimentation de nombreuses espèces marines », précise le British Antarctic Survey. Or, le krill est un maillon-clé.
Moins de krill, c’est une famine silencieuse pour les phoques, déjà fragilisés. La glace, en se retirant, entraîne la dislocation de tout un équilibre millénaire. Les femelles peinent à nourrir leurs petits. La reproduction est en chute. Les migrations deviennent erratiques. Les jeunes ne survivent pas à leur première année. Ce n’est plus une baisse. C’est un effondrement.
Derrière les chiffres, une inaction persistante
Face à l’ampleur du désastre, que fait-on ? Les chercheurs multiplient les alertes. Les ONG documentent. Les médias relaient. Et pourtant, l’inaction politique reste abyssale. Le continent antarctique, pourtant protégé par plusieurs traités internationaux, continue de subir les conséquences de politiques climatiques globalement inefficaces. La banquise se réduit, les seuils de température s’élèvent, les prédateurs reculent. Mais les sommets s’enchaînent, les engagements s’évaporent.
« Ce que nous observons aujourd’hui dans les populations de phoques est un marqueur de l’emballement climatique », a déclaré le biologiste marin Sebastian Reid, cité dans Global Change Biology. Mais ce marqueur semble ne plus émouvoir personne.
Le spectre d’un désert blanc sans vie
Peut-on encore enrayer cette dynamique ? L’espoir réside dans la lucidité. Car il ne s’agit plus seulement de protéger quelques espèces emblématiques. Il s’agit d’empêcher la désertification biologique d’un continent tout entier. Une Terre vide sous un ciel saturé de CO₂.
Le krill, les phoques, les manchots, les cétacés forment un réseau biologique interdépendant. Si les phoques tombent, d’autres suivront. Leur extinction progressive en dit long sur notre capacité à faire face. Car si même les plus adaptés des animaux à l’environnement le plus extrême du monde disparaissent, que restera-t-il aux autres ?
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Source: www.greenetvert.fr