A69: les gendarmes empêchent le ravitaillement des opposants
Les gendarmes ont dispersé vendredi à l'aide de gaz lacrymogènes des manifestants venus tenter de ravitailler les opposants à l'autoroute A69 qui campent dans des arbres à Saïx, dans le Tarn, a constaté un photographe de l'AFP.
Des dizaines de manifestants, avec une douzaine de sacs à cabas avec de la nourriture, des produit d’hygiène et de systèmes de filtration d’eau, ont tenté d’avancer en direction des arbres, mais l’accès leur a été refusé par les gendarmes, selon un correspondant de l’AFP.
"On a le devoir de donner à manger et à boire à des personnes qui depuis quinze jours en sont privées", a notamment affirmé aux forces de l'ordre l'un de ces opposants au projet d'autoroute Toulouse-Castres.
Après quelques bousculades, les gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogènes.
Le rapporteur spécial de l'ONU sur la protection des défenseurs de l'environnement Michel Forst avait notamment demandé jeudi aux autorités françaises "l'autorisation sans délai et sans entrave du ravitaillement en nourriture et en eau potable" de ces militants.
M. Forst, qui s'est rendu dans le Tarn les 22 et 23 février, a aussi demandé "une enquête et des sanctions pour les actes de privation de sommeil, de combustion de matériaux, d'allumage de feux et de déversement de produits a priori inflammables par les forces de l'ordre, qui ont pu mettre en danger la vie" de ces militants, baptisés "écureuils", qui campent dans des arbres pour bloquer le chantier de la future autoroute.
Le préfet du Tarn a quant à lui affirmé avoir donné à M. Forst "toutes les explications sur l'intervention des forces de l'ordre à Saïx", lesquelles "démentent formellement les allégations qu'il rapporte", regrettant "qu'il n'en ait tenu aucun compte".
Les opposants à l'A69 ont saisi en urgence la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) afin de faire cesser "les méthodes" des autorités françaises contre les manifestants. La Cour a transmis des questions au gouvernement français et statuera lundi sur cette demande, a indiqué vendredi une source à la CEDH.
Source: www.linfodurable.fr