À Rennes, des agriculteurs réclament de « vraies annonces »
Plusieurs dizaines d'agriculteurs bretons ont déversé avec leurs tracteurs mercredi en milieu de journée de la terre devant la préfecture d'Ille-et-Vilaine à Rennes afin notamment de réclamer de "vraies annonces" à l'approche du Salon de l'agriculture, a constaté l'AFP.
« On est mobilisés depuis décembre (…) On veut des vraies annonces, on a des promesses mais pas d’actes. On veut qu’ils nous laissent faire notre agriculture familiale bretonne! Il n’est pas normal que les agriculteurs n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois », a déclaré à la presse Pierre Berthelot, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs (JA) du département.
M. Berthelot, ainsi que d'autres agriculteurs interrogés, ont assuré ne pas avoir écouté les déclarations en début de matinée du Premier ministre, Gabriel Attal. Ce dernier a annoncé quelques nouvelles mesures sur les saisonniers étrangers, les pesticides et la rémunération des agriculteurs avec d'ici l'été un nouveau texte de loi pour "renforcer le dispositif Egalim".
"La loi Egalim, c'est beau sur le papier mais aujourd'hui ça ne fonctionne pas. Il faut revenir à la base, c'est l'agriculteur" qui doit déterminer les prix, a estimé M. Berthelot.
À Rennes, "aujourd'hui, l'objectif est de maintenir la pression sur notre problème breton d'élevage", a ajouté le responsable syndical, la terre déversée devant la préfecture par une quarantaine de tracteurs symbolise une prairie en référence à une mesure contestée sur les "prairies permanentes".
En effet, depuis le 1er janvier, une mesure européenne soumet à autorisation toute conversion en culture d'une parcelle en herbe ou avec des plantes fourragères herbacées ensemencées depuis plus de cinq ans. Et cette autorisation n'est envisageable que si l'agriculteur compense en ensemençant en prairie une autre parcelle de son exploitation.
"C'est insensé ce que nous demande le gouvernement parce que ça consiste à complexifier les normes", a estimé Alix Renoux, 22 ans, salarié sur l'exploitation laitière de son père, qu'il envisage de reprendre.
Reconnaissant le rôle de "piège à carbone" des prairies, qu'il ne faut donc "pas retourner tout le temps", leur "rotation" pour en faire des cultures est, selon lui, nécessaire car "une prairie, au bout de quelques années, ça devient moins productif".
Source: www.linfodurable.fr
