À quoi sert la note carbone pour les transports maritimes mondiaux ?
La performance carbone des navires de transport internationaux sera notée pour la première fois cette année. Cette décision de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) s’inscrit dans sa stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant des navires. Alors que le transport maritime est responsable de 3 % des émissions mondiales des GES selon l’ONU, l’OMI vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
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Une notation semblable au nutri-score
Pour ce faire, l’indicateur annuel d’intensité carbone (CII) est mis en place depuis l’an dernier. Les navires concernés ont donc dû calculer leur CII sur l’année 2023. Sur cette base, ils se verront attribuer en 2024 une note de A à E, pareille au nutri-score alimentaire. La meilleure note, A, correspond à un niveau de performance « très supérieur ». Viennent ensuite les niveaux légèrement supérieur, moyen, légèrement inférieur ou inférieur. La note est basée sur un CII moyen calculé par l’OMI.
Cette mesure concerne les navires de grande taille, dont la jauge brute est égale ou supérieure à 5000. Il peut s’agir par exemple de navire-citerne, porte-conteneurs, navires pour marchandises diverses, transporteurs mixtes, navires rouliers à passagers, etc.
Une note uniquement incitative
La note obtenue sera ensuite enregistrée dans une déclaration de conformité qui apparaîtra dans le Plan de gestion du rendement énergétique présenté par le navire. Les plus mal notés devront prévoir les mesures qu’ils souhaitent mettre en place pour améliorer le score. Cela concerne les navires notés E ou ayant passé trois années consécutives avec la note de D. L’objectif est d’atteindre au moins C, le score « moyen ».
Les bateaux avec une note de A ou B pourront bénéficier d’avantages de la part des ports ou des administrations. Par exemple, ils se verront proposer des taxes portuaires moins importantes. En revanche, ce procédé n’envisage aucune sanction pour le moment. Il est prévu que le Comité de la protection du milieu marin (MEPC) de l’OMI se réunisse avant le 1er janvier 2026 pour examiner l’efficacité du CII. En fonction des observations, des modifications pourront être mises en place le cas échéant.
Malgré une révision à la hausse des ambitions de décarbonation de l'OMI en juillet 2023, les dispositions dont fait partie le CII sont jugées trop faibles par les ONG de défense du climat. Par exemple, Greenpeace considère inefficace de s’en remettre uniquement à la bonne volonté.
Des axes d'amélioration proposés
L’OMI prévoit des recommandations pour les navires obtenant une note de performance D ou E. Le principal axe d’amélioration concerne le carburant des navires, encouragés à renoncer aux combustibles fossiles pour des alternatives à faible teneur en carbone. En effet, la combustion d’énergies fossiles est la principale source d’émissions de GES dans le monde. À ce sujet, l’ONG Clear Seas explique que la meilleure solution pour l’instant revient à utiliser des gaz comme l’hydrogène, le méthane ou l’ammoniac pour convertir l’énergie électrique en carburant.
Néanmoins, d’autres actions peuvent être mises en place pour améliorer la note carbone. L’OMI dresse une liste non exhaustive, à savoir : le nettoyage de la coque pour réduire la traînée, la vitesse et l’optimisation du trafic, l’installation d’ampoules à faible consommation d’énergie ou celle d’une énergie auxiliaire solaire/éolienne pour les locaux d’habitation, etc. En outre, un effort du consommateur pour réduire sa consommation et la rendre plus locale pourrait permettre de limiter en partie le recours aux grands navires de transport.
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Source: www.linfodurable.fr