Traitements interdits sur des eaux minérales: les Écologistes demandent des sanctions
Les Écologistes ont demandé mardi des sanctions contre Nestlé Waters qui a reconnu avoir eu recours à des traitements interdits sur des eaux minérales pour maintenir leur "sécurité alimentaire".
« Nous demandons des sanctions » contre le numéro un mondial de l’eau minérale, propriétaire des marques Vittel, Contrex, Hépar, Perrier, a déclaré sur X la patronne des Verts, Marine Tondelier. « L’eau naturelle en bouteille est vendue 100 fois plus chère que l’eau du robinet », a-t-elle dénoncé.
Le recours à des traitements interdits concerne environ un tiers des marques en France, rapportent mardi Le Monde et Radio France, citant un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) remis au gouvernement en juillet 2022.
Prenant les devants, Nestlé Waters a révélé lundi dans la presse qu'il avait recouru à des traitements interdits d'ultraviolets et de filtres au charbon actif sur certaines de ses eaux minérales pour maintenir "leur sécurité alimentaire" et en avoir informé les autorités en 2021.
"Le gouvernement est au courant depuis 2021? C'est une honte", a commenté Marine Tondelier.
"Il semblerait logique qu'une enquête soit ouverte par la justice pour déterminer les responsabilités des entreprises, mais aussi des politiques en place à l'époque et qui auraient couvert ces agissements", a précisé l'entourage de la patronne des Ecologistes.
Selon la réglementation en vigueur, il est interdit de désinfecter les "eaux de source" ou "eaux minérales naturelles", qui proviennent de zones protégées et ne nécessitent donc pas de subir un processus de purification. Cette opération est censée être réservée à l'eau du robinet.
Nestlé Waters a expliqué avoir décidé d'appliquer ces traitements interdits en raison de "différents éléments chimiques ou microbiologiques", qui s'amoncellent au "passage de l'eau dans les nappes souterraines ou à travers son cheminement dans les tuyaux de l'usine", selon les précisions données par Muriel Lienau, présidente de Nestlé France, dans un entretien avec l'AFP.
D'après Radio France, une rencontre a été organisée "à Bercy en toute confidentialité, fin août 2021" avec Nestlé, qui avait "sollicité un rendez-vous auprès du cabinet de la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher". L'entreprise aurait révélé aux autorités ces pratiques, demandé à maintenir certains traitements et à faire évoluer la réglementation.
Une "mission d'inspection" a ensuite été confiée à l'Igas, a indiqué mardi à l'AFP une source gouvernementale.
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Source: www.linfodurable.fr