Stand Up for Science : une réponse aux attaques de l’administration Trump
L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier, a été lourde de conséquences pour les universités américaines. Licenciements, censure, disparition de données, coupes budgétaires… Pour s’opposer à la situation, de jeunes chercheurs ont lancé le mouvement Stand Up for Science et appellent à une mobilisation massive ce vendredi 7 mars.
Les 5 doctorants à l’origine du mouvement seront présents à Washington et soutiennent l’organisation de manifestations dans le reste du pays et à l’international. En France, au moins 35 universités ont déjà répondu à l’appel, d’après la carte interactive de Stand Up for Science France, qui a publié le 4 mars une tribune dans Le Monde invitant à défendre « les sciences face aux nouveaux obscurantismes ».
35 mobilisations sont prévues le 7 mars en France pour dénoncer les atteintes de l’administration Trump envers la recherche.©StandUpforScienceFrance
Des inquiétudes présentes depuis 2017
L’initiative s’inspire d’un précédent mouvement, March for Science, initié en 2017. À l’époque, des scientifiques exprimaient déjà leurs inquiétudes face à la façon dont le président des États-Unis cherchait à avoir la main sur les financements des programmes de recherche et à limiter la diffusion des résultats de certaines agences, comme l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA).
C’est pourtant peu en comparaison avec ce que Donald Trump met en place depuis le début de son deuxième mandat. Les domaines d’étude touchés sont multiples : climat, santé, inégalités sociales et raciales… Tout autant de disciplines dans lesquelles le nouveau président s’est illustré par la propagation de fake news.
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Alors que Robert Kennedy Jr, neveu du célèbre président assassiné à Dallas en 1963 et fervent supporter des théories antivax, est nommé à la tête du département de la Santé et des Services sociaux, l’Association américaine de santé publique (APHA) dénonce des vagues de licenciements massives au sein du ministère.
"Je ne peux pas croire que j’écris ceci depuis les États-Unis"
Même chose à l’Administration océanique et atmosphérique nationale (NOAA), l’agence américaine chargée des prévisions météo, de l’analyse du climat et de la conservation des océans. Tom Di Liberto, ex-employé de l’agence, témoignait le 5 mars au micro de France Inter sur son licenciement : « jeudi dernier, à 15h45, j’ai reçu un courriel qui disait qu’en tant qu’employé en période de probation, ils pouvaient réévaluer ma performance, et que mes compétences et capacités ne répondaient plus aux besoins de l’agence. Un courriel vraimentfroid et lapidaire. À 17h, je suis sorti du bâtiment et je ne devais pas y retourner. »
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Alessandro Rigolon, professeur à l’université d’Utah et chercheur sur les questions de justice climatique, s’est insurgé sur Bluesky d’un mail lui demandant d’effacer toute mention du mot « climat » de ses travaux de recherche, s’il veut être sûr de conserver son financement. « Je ne peux pas croire que j’écris ceci depuis les États-Unis », conclut-il. Parmi les autres mots qu’il est recommandé de ne plus utiliser : "inégalités", "préjugés", ou encore "femme".
En réaction à ces politiques anti-démocratiques, des scientifiques américains avaient déjà fait le choix de quitter les États-Unis en 2017. La France avait accueilli une partie d’entre eux dans le cadre du programme « Make Our Planet Great Again », lancé par Emmanuel Macron. Cette fois-ci, c’est l’université Aix-Marseille, la plus grande de France, qui a lancé la première un appel aux scientifiques étasuniens.
"On aurait aimé de ne pas avoir à le faire" mais "on lance un appel au recrutement pour ces chercheurs qui seraient en difficulté face à la nouvelle politique aux États-Unis », a annoncé Eric Berton, président d’Aix-Marseille Université, au micro de l’AFPTV le 5 mars. Il en a aussi profité pour encourager d’autres universités françaises et européennes à lui emboîter le pas.
Source: www.linfodurable.fr