Saumon sauvage ou saumon d’élevage : lequel choisir ?
C’est la star des fêtes de fin d’année. Chaque année, les ménages français consomment près de 30 000 tonnes de saumon. Les Français sont les deuxièmes plus gros consommateurs de saumon du monde, derrière les Japonais. Dans les rayons des supermarchés, les consommateurs ont le choix entre deux types de poisson : le saumon sauvage et le saumon d’élevage. Et si le saumon sauvage peut sembler de prime abord plus sain, car n’étant pas issu d’un processus industriel, la réalité est plus nuancée.
Le saumon est un poisson prédateur et carnivore. Il se nourrit de poissons plus petits, qui eux-mêmes ont consommé d’autres poissons. Problème : à chaque étape de cette chaîne alimentaire, les poissons accumulent de plus en plus de polluants et de métaux lourds présents dans l’océan. Des éléments nocifs, tels que le mercure, qui se stockent dans le gras des poissons au sommet de la chaîne alimentaire, comme le saumon et le thon.
Selon l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, le mercure « est toxique pour le système nerveux central de l’être humain, en particulier durant le développement in utero et au cours de la petite enfance. Cette substance peut ainsi provoquer des troubles comportementaux légers ou des retards de développement chez les enfants exposés in utero ou après la naissance, même en l’absence de signes de toxicité chez la mère ». Le saumon sauvage peut être consommé de manière occasionnelle sans risque, mais sa consommation reste à limiter, en particulier chez les femmes enceintes.
"Une bombe écologique et sociale"
À l’inverse, le saumon d’élevage est élevé dans des fermes piscicoles closes et sa nourriture — farines de poisson et végétales — est strictement contrôlée. Mais les conditions d’élevage, en particulier en cas d’élevage intensif, sont propices aux maladies et à la prolifération de parasites comme le pou du poisson. Pour y faire face, les industriels administrent des antibiotiques et des pesticides aux poissons. Et les résidus se retrouvent dans l’assiette du consommateur.
Autre élément à prendre en considération : l’impact sur l’environnement de l’élevage du saumon. En mai dernier, l’ONG française Seastemik a publié un rapport dans lequel elle décrit la filière comme « une bombe écologique et sociale ». L’ONG explique que « pour nourrir et élever un seul saumon d’élevage, il faut pêcher jusqu’à 440 poissons sauvages », ce qui participe à leur « déclin ». Elle alerte également sur le fait que « le saumon est le deuxième plus gros consommateur de soja après le poulet », ce qui contribue fortement à la déforestation amazonienne.
Pour aller plus loin : « Tout savoir sur l'alimentation bio »
Alors finalement, entre saumon sauvage et saumon d’élevage, lequel choisir ? Tout dépend des convictions de chacun en matière de santé, de bien-être animal et d’environnement. Pour le saumon sauvage, il vaut mieux privilégier les zones de provenance les moins polluées, comme l’Alaska. Pour le saumon d’élevage, se tourner vers le bio est une solution intéressante : l’usage des produits chimiques de synthèse, comme les pesticides, y est interdit et le bien-être des poissons est mieux respecté. Mais leur chair peut être contaminée aux métaux lourds. « Revers de la médaille d’un élevage qui privilégie une alimentation proche du régime naturel de ces poissons prédateurs », selon l’association de consommateurs UFC-Que Choisir.
Source: www.linfodurable.fr