Réfugiés: un rapport du HCR plaide en faveur de l’hébergement citoyen
La mobilisation de citoyens a permis l'hébergement en France de milliers de réfugiés ukrainiens fuyant la guerre, selon un rapport du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) dévoilé jeudi, une initiative qu'Etat et associations voudraient voir davantage se structurer.
Parmi les dizaines de milliers d’Ukrainiens qui se sont réfugiés en France, ils étaient autour de 68.000 selon une estimation de février 2023, une partie est toujours hébergée chez des particuliers, accompagnés par l’Etat. La délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal) chiffre leur nombre à 10.000 en février 2024.
L'accompagnement de l'Etat se matérialise par une convention tripartite entre hébergeur, hébergé et l'association chargée de veiller au bon déroulement du séjour.
Pour l'antenne française du HCR, l'action conjointe de l'Etat, des collectivités et des associations a permis de prendre en charge rapidement des personnes en situation d'urgence, en mettant notamment en place des "sas" d'accueil où les réfugiés ont pu rencontrer des familles d'accueil, accompagnées par des travailleurs associatifs.
Bémol: si le HCR s'est réjoui de la visibilité donnée à cette solution d'urgence méconnue, il déplore qu'il n'ait concerné que de "10 à 15%" des réfugiés ukrainiens toutes périodes confondues, "en deçà des besoins réels".
Au-delà de la seule crise ukrainienne, HCR et associations d'aide aux réfugiés s'interrogent: ce type d'accueil peut-il servir de modèle ? Le rapport invite à la prudence, soulignant le caractère exceptionnel d'une "réaction spontanée" liée "à la brutalité d'une attaque portée sur le territoire européen".
"Nos fragiles avancées risquent de s'effondrer dans quelques mois, faute d'une meilleure lisibilité du dispositif" a ainsi déclaré jeudi le préfet Joseph Zimet, directeur de la cellule interministérielle de crise Ukraine, lors de la présentation du rapport du HCR organisée à l'Assemblée nationale.
Le rapport du HCR plaide pour un meilleur accompagnement des citoyens hébergeurs par les services de l'Etat, et la nécessité de financements pérennes.
Alors que la guerre en Ukraine se prolonge et que "35 à 40% des réfugiés disent se projeter de manière durable en France", selon Joseph Zimet, l'urgence doit désormais laisser la place à d'autres besoins d'assistance, d'accompagnement vers le logement et l'emploi.
Source: www.linfodurable.fr