Quels sont les impacts environnementaux du numérique ?
Les émissions de gaz à effet de serre du numérique sont 5,5 fois plus élevées que celles de la France. C’est ce que révèle la dernière étude de l’association Green IT sur les impacts environnementaux du numérique dans le monde, publiée le 4 février.
Basé sur les données de 2023, le rapport pointe que la production des équipements numériques fait partie des premières causes d’émissions de gaz à effet de serre du secteur. Il a en effet besoin de « ces minéraux et métaux, qui sont des ressources finies, et dont dépendent aussi d’autres secteurs tels que la santé, les infrastructures énergétiques et la défense ».
Une consommation "disproportionnée"
Aujourd’hui, un internaute possède en moyenne 6 appareils connectés à Internet : smartphone, ordinateur, montre, enceintes… La liste est parfois longue. Le nombre d’internautes est aussi en pleine expansion. On compte aujourd’hui 5 milliards de personnes connectées à Internet, soit une augmentation de 30 % en 4 ans. Celle-ci est principalement due à un meilleur accès en Afrique et en Asie.
En 2023, on dénombre environ 30,5 milliards d’équipements utilisés pour 5,35 milliards d’internautes, soit près de 6 équipements par internaute", analyse Green IT.
Le numérique consomme en moyenne chez un internaute l’équivalent de 40 % du budget d’émissions de gaz à effet de serre acceptable pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C, l’objectif de l’Accord de Paris. Cette consommation « apparaît clairement disproportionnée en rapport aux besoins essentiels : manger, boire, se loger », explique Green IT.
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Parmi les domaines du numérique les plus polluants se trouve l’intelligence artificielle. Rien que les serveurs configurés pour la faire tourner représentent 4 % des émissions globales du numérique. Ils consomment aussi 18 % de l’électricité consommée par l’ensemble des serveurs, alors qu’ils ne représentent que 2 % d’entre eux. L’entraînement des modèles d’IA (ou machine learning) est à l’origine d’une grande partie de ses besoins en électricité, auxquels s’ajoute l’essor de l’IA générative, comme ChatGPT. Le rapport souligne aussi que, s’appuyant sur des données de 2023, les données concernant l’IA sont vouées à devenir très rapidement obsolètes.
Face à ce constat, Green IT appelle à plus de sobriété numérique, « à la fois sur la réduction des impacts liés à la fabrication et liés à l’utilisation des équipements et des services numériques ». Si, au niveau mondial, « la phase d’utilisation a proportionnellement plus d’impact que la phase de fabrication », ce n’est pas le cas en Europe, où la surconsommation pousse à posséder toujours plus d’appareils connectés.
Source: www.linfodurable.fr