Montagne : les cinq nouvelles stations de ski labellisées Flocon Vert cet hiver
"Comprendre que la montagne est un terrain de jeu mais aussi un terrain de vie" : c’est l’objectif duFlocon Vert, selon Coline Dournes, directrice du projet porté par l’association Mountain Riders depuis 2011. Ce label récompense les territoires de haute montagne pour leur engagement pour la durabilité. Fin 2023, cinq stations supplémentaires des Alpes françaises ont reçu leur Flocon et s’ajoutent aux 22 déjà labellisées.
Coline détaille les grands enjeux, à savoir “une économie locale durable et équitable ou encore la gestion des ressources comme l’eau, la biodiversité, les sols et les déchets”. Les critères d’attribution ne sont pas seulement écologiques, le label est pensé pour “une transition dans son ensemble”. L’experte en développement durable explique aussi l’importance de la mise en place d’une stratégie de gouvernance adaptée aux risques et d’une offre sociale et culturelle accessible et variée à l’année. “Pendant environ un an et demi, nous accompagnons les territoires en les conseillant sur leurs stratégies. Le label se veut complet, ils doivent être bons partout” précise-t-elle.
Des mesures variées pour la durabilité
Mais concrètement, quelles actions sont menées par les territoires ? “Chacun axe en fonction de sa culture et ses spécificités” explique Coline. Cela va de la pose de panneaux solaires à la réutilisation de l’eau des centres nautiques pour l’agriculture par exemple. “Ce que l’on retrouve toujours touche à la mobilité et la réduction de la consommation énergétique” conclut-elle.
Élise Gentit dirige l’Office de Tourisme de la Rosière, qui a obtenu son Flocon Vert cette année. Elle met en avant les mesures écologiques : “Notre réseau d’eau est passé d’une étanchéité de 50% à 95%. Nous avonsencouragé le voyage en train par des avoirs sur les prix du forfait de ski, et banni le Made in China”. Ce qui a fait sensation auprès du label, c’est l’emploi par la commune d’un “chargé de bonheur”. Élise Gentit le présente comme un chargé d’accompagnement des seniors, qui crée du lien.
Le label nous oblige à rassembler nos actions et les inscrire dans la durée – Élise Gentit, directrice de l'Office de Tourisme de la Rosière
“La plupart des actions, nous les avions prises en amont. Le label nous oblige à toutes les rassembler et les inscrire dans la durée” commente la directrice. La Rosière souhaite maintenant engager tous les acteurs du territoire (hébergeurs, restaurants, magasins…) pour aller plus loin. “Nous pourrions par exemple réduire les temps d’ouverture des spas, demander aux hébergeurs d’investir dans de grosses couettes, créer un espace de seconde main pour le matériel de ski” prévoit Élise Gentit.
Concernant les autres stations, le Crest-Voland Cohennoz est récompensé pour sa transition vers le “slow tourisme”, à savoir un tourisme plus respectueux de l’environnement. Elle est aussi saluée pour sa participation à l’objectif Montagne Zéro Déchet et l’attribution du label Pays d’Art et d’Histoire. La station des Saisies est reconnue pour le lien qu’elle fait entreski et aménagement agricole ainsi que son engagement pour une vie locale plus attractive pour les touristes et les résidents.
La commune de Passy est quant à elle considérée comme un lieu fort de démocratie et a ouvert une maison des associations. Les rénovations qui y sont faites prennent en compte l’impact écologique et l’avis de la population locale. Enfin, Auron est engagé contre l’artificialisation des sols et rénove des friches pour accroître le confort de vie de ses résidents.
Un engagement sans cesse renouvelé
Les critères d’attribution du label évoluent tous les cinq ans en fonction des nouveaux enjeux écologiques. Le label n’est attribué que pour trois ans, obligeant ainsi les territoires à continuer leurs efforts. “Nous analysons leur stratégie sur dix ans et la suivons avec eux. L’objectif est qu’elle soit ancrée et ne risque pas de fluctuer au gré des différentes politiques locales” résume Coline Dournes.
“Actuellement, nous avons onze stations dans le pipe, sûrement pour cette année” se réjouit-elle. Le label possède trois niveaux. Le premier est attribué si le territoire remplit 25% des objectifs, le deuxième à 50% et le niveau trois à 75%. La responsable du projet précise qu’aucune station n’a pour le moment atteint ce dernier palier : “ça serait arriver à la quasi-perfection, et aujourd’hui c’est très compliqué. Il y a ce que les territoires aimeraient, et les freins qui les bloquent en réalité”.
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Source: www.linfodurable.fr