Le coût exorbitant de la pollution de l’air détaillé dans une étude
Un impact économique majeur et des dizaines de milliers de maladies chroniques qui pourraient être évitées en réduisant les niveaux des particules fines et de dioxyde d’azote dans l’air ambiant. Les résultats d’une nouvelle étude de Santé publique France concernant les effets de la pollution de l’air ambiant en France hexagonale et en région viennent de tomber.
On y apprend notamment qu’au-delà de la mortalité, l’exposition à cette pollution a également des conséquences importantes sur la survenue de maladies chroniques respiratoires, cardiovasculaires et métaboliques.
L’évaluation de cet impact sur des maladies chroniques et ses conséquences économiques, fruit d’un travail partenarial, est une première en France.
-Dr Caroline Semaille, Directrice générale de Santé publique France
L’étude note qu’entre 12 et 20 % des nouveaux cas de maladies respiratoires chez l’enfant (soit entre 7 000 et presque 40 000 cas, selon la maladie et le polluant considéré) et entre 7 et 13 % des nouveaux cas de maladies respiratoires, cardiovasculaires ou métaboliques chez l’adulte (soit entre 4 000 et 78 000 cas, selon la maladie et le polluant considéré) « sont attribuables annuellement à une exposition à long terme à la pollution de l’air ambiant en lien avec les activités humaines ».
Asthme, AVC, diabète… Le développement de huit maladies ayant un lien scientifiquement avéré avec l’exposition aux PM2,5 et/ou au NO2 a été évalué en France hexagonale pour la période 2016-2019.
Aussi, selon l’étude, réduire les concentrations en PM2,5 et NO2 à des niveaux équivalents aux valeurs guides de l'OMS permettrait d’éviter 75 % de ces cas de maladies liées à l’exposition aux PM2,5 en lien avec les activités humaines et près de 50 % pour le NO2.
Plusieurs dizaines de milliards d’euros
On apprend aussi qu’en France hexagonale, l’exposition de la population à la pollution de l’air ambiant représente unimpact économique annuel en termes de santé et de bien-être pour les maladies étudiées. Cet impact est estimé à 12,9 milliards d’euros en lien avec les PM2,5, (particules fines), soit presque 200 euros par an et par habitant, et à 3,8 milliards d’euros pour le NO2 (dioxyde d’azote), soit 59 euros par an et par habitant.
Selon Santé publique France, “si les valeurs guides de l'OMS étaient respectées, ces bénéfices seraient respectivement de 9,6 milliards d’euros (soit 148 euros par an et habitant) et 1,7 milliard d’euros (soit 26 euros par an et par habitant)”.
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"Tout le monde est concerné par la pollution de l’air ambiant et ses impacts, note dans un communiqué Dr Caroline Semaille, Directrice générale de Santé publique France. L’évaluation de cet impact sur des maladies chroniques et ses conséquences économiques, fruit d’un travail partenarial, est une première en France. Ces travaux, dont l’objectif est d’informer et d’orienter les décisions des autorités aux niveaux national et local, mettent en avant les bénéfices pour la santé et économiques d’une action collective et durable sur l’amélioration de la qualité de l’air ».
Selon Santé publique France, le respect des valeurs guides de l’OMS permettrait, à terme, "de réduire largement l’ensemble de la mortalité et la morbidité attribuables à la pollution de l’air en France, contribuant à atteindre l'objectif du ‘Plan d’action mondial pour la lutte contre les maladies non transmissibles de l’OMS’, à savoir une réduction d’un tiers du risque de décéder d’une maladie chronique à l’horizon 2030".
Source: www.linfodurable.fr