Le changement d’heure permet-il vraiment de faire des économies d’énergie ?
C’est le retour de l’heure d’été ! Ce week-end, dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 mars, nous perdrons une heure de sommeil. Instaurée pour la première fois en 1916, cette mesure avait pour but de faire des économies d’énergie, dans une France soumise aux restrictions de la guerre.
Une mesure menacée
Supprimé en 1944, le changement d’heure est remis en place en 1975, pour faire face aux conséquences du premier choc pétrolier. Avancer les pendules d’une heure le dernier dimanche de mars permettait de profiter d’une heure d’ensoleillement supplémentaire, et donc d’économiser de l’éclairage.
D’abord conçue comme provisoire, l'initiative s’impose petit à petit partout dans l’UE, ainsi qu’aux États-Unis, au Canada et en Australie.
En 2019, le Parlement européen vote cependant la suppression de la mesure, jugée inutile. Elle causerait des troubles du sommeil et une hausse des accidents de la route, sans apporter de véritables gains en énergie.
Des économies "marginales"
Selon l’Ademe, en 2009, le passage à l’heure d’été avait permis d’économiser 440 GWh, soit 0,07 % de la consommation totale d’électricité de l’année, ce qui représente 50 000 tonnes de CO2.
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Ce résultat intéressant n’est toutefois plus vraiment d’actualité. En effet, les Français étaient alors majoritairement équipés d’ampoules très gourmandes en énergie. La généralisation de l’éclairage basse consommation a entraîné une forte diminution de ces résultats.
En 2018, l’économie d’énergie ne représentait que 351 GWh par an et l’Ademe l’évalue à seulement 258 GWh en 2030. À l’échelle européenne, la Commission estime que les économies d’énergie varient entre 0,5 % et 2,5 % de la consommation énergétique annuelle selon les pays de l’UE, qualifiant ces gains de « marginaux ».
Malgré un vote favorable à sa suppression il y a 6 ans, les débats sur le sujet sont au point mort dans les institutions européennes. La principale source de désaccord entre les pays porte sur le choix de l’heure à conserver. Les pays du Nord de l’Europe sont en faveur de la généralisation de l’heure d’hiver, alors que d'autres, tels que la France, l’Italie ou l’Espagne, préfèreraient conserver l’heure d’été.
Pour la France, cela aurait en tout cas l’avantage de simplifier le décalage horaire avec l’Outre-mer, où l’on ne change pas d’heure, hormis à Saint-Pierre-et-Miquelon, où les horloges sont accordées à celles du Canada voisin.
Source: www.linfodurable.fr