Budget 2025 : quelles conséquences pour l’écologie ?
Après un passage en force à l’Assemblée nationale grâce au recours au 49.3 et l’échec de deux motions de censure, le projet de loi de finances 2025 est finalement adopté par le Sénat ce jeudi 6 février. Le Premier ministre François Bayrou prévoit de limiter le déficit de l’État à 5,4 % du PIB, contre les 5 % annoncés par le gouvernement de Michel Barnier quelques mois auparavant.
Parmi les ministères touchés par les coupes budgétaires, on compte les ministères du Travail, de l’Agriculture, de l’Enseignement Supérieur et de la Transition écologique. Le budget de ce dernier a été établi à 21 milliards d’euros pour 2025, soit une diminution de 14 % par rapport à 2024.
MaPrimeRénov’ et le fonds vert principalement touchés
MaPrimeRénov’, le principal dispositif de soutien de l’État à la rénovation énergétique des bâtiments, est sérieusement touché par la baisse de budget. Les fonds qui y sont consacrés passent de 3,3 milliards d’euros à 2,3 milliards. Le gouvernement justifie cette coupe en arguant que le budget qui y était consacré l’année dernière n’avait pas été pleinement consommé.
L’autre principal changement concerne le fonds d’accélération de la transition énergétique dans les territoires, aussi appelé "fonds vert". Son but est de soutenir les collectivités territoriales dans leur transition écologique en soutenant des projets locaux. En application depuis janvier 2023, il passe d’un budget de 2,5 milliards d’euros en 2024 à seulement 1,1 milliard en 2025.
Menacé de disparition, il est finalement reconduit face aux inquiétudes des maires, en première ligne face aux effets du réchauffement climatique. Toutefois, en plus d’un budget raboté, ils devront y incorporer la poursuite du "plan vélo".
Lancé en 2020 avec l’objectif de construire 100 000 km de pistes cyclables d’ici 2030, il était lui aussi en péril. Il passe à présent de 250 millions d’euros à 50 millions, tout juste de quoi terminer les projets lancés les années précédentes, à un an des élections municipales.
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Quelques nouvelles limitent cependant les dommages. Le fonds de prévention des risques naturels majeurs, également connu sous le nom de "fonds Barnier", est soutenu à hauteur de 300 millions d’euros, contre 225 millions en 2024. Créé en 1975, il a pour but de « subventionner des mesures de prévention ou de protection des personnes et des biens exposés aux risques naturels majeurs ». Un enjeu crucial alors que des centaines de foyers ont été inondés ce mois-ci en Ille-et-Vilaine et que des milliers de Mahorais sont toujours sans toits.
Le fonds chaleur, dont l’objectif est de financer des projets de production de chaleur à partir des énergies renouvelables, a été reconduit à hauteur de 800 millions d’euros, au même niveau qu’en 2024.
Les transports polluants taxés
Dans le domaine des transports, le malus poids et le malus CO2 sont renforcés. Cette "écotaxe" concerne les véhicules polluants et lourds, en particulier les camions, selon le principe du « pollueur-payeur ».
L’aviation civile est touchée par le renforcement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), aussi appelée « taxe Chirac ». Le rehaussement de cette taxe est cependant moins élevé que ce qui avait été annoncé en janvier par la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Elle passe de 2,40 euros à 7,40 euros pour les billets en classe économique à destination de l’Europe, au lieu des 9,50 euros initialement prévus.
Les destinations lointaines sont les plus taxées : elles passent de 7,50 euros à 40 euros. Cette taxe devrait rapporter en tout 1 milliard d’euros au gouvernement contre 460 millions l’année dernière.
Source: www.linfodurable.fr