Aliments surgelés : sont-ils mauvais pour l’environnement ?
Les aliments surgelés font partie intégrante de notre quotidien. Leur praticité, leur coût souvent abordable et leur longue conservation en font des alliés précieux dans nos cuisines. Pourtant, ces produits, synonymes de confort, posent une question cruciale : leur commodité vaut-elle leur impact sur l’environnement ? Surgélation énergivore, emballages plastiques et consommation hors-saison, lesenjeux écologiques sont multiples et méritent d’être examinés de près.
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Une empreinte carbone conséquente
Produire et conserver des aliments surgelés nécessite desressources considérables. Leur surgélation, combinée au stockage prolongé dans des congélateurs industriels, demande une énergie importante. Cette consommation énergétique se traduit par des émissions de CO₂ nettement supérieures à celles des produits frais.
Selon l’Agence de la transition écologique (ADEME), la réfrigération représente 40 % de la consommation énergétique des grandes surfaces alimentaires – un chiffre significatif qui souligne l’impact du stockage au froid. L’ADEME précise également qu’en France, l’alimentation est responsable d’environ 25 % de l’empreinte carbone des ménages, incluant des pratiques comme la surgélation et le transport sous chaîne du froid. Si la consommation énergétique et les émissions liées au transport des surgelés représentent des défis majeurs, un autre enjeu écologique concerne la gestion des emballages plastiques, omniprésents dans cette industrie.
L’impact des emballages
Les aliments surgelés sont souvent conditionnés dans des emballages plastiques multicouches, conçus pour résister aux basses températures et assurer une conservation optimale. Cependant, ces matériaux complexes sont difficiles à recycler, ce qui accentue la problématique environnementale liée aux déchets plastiques.
En France, selon Citeo, seulement 27 % des emballages plastiques sont recyclés. Ces emballages, souvent constitués de plusieurs types de plastiques, compliquent leur traitement dans les filières classiques. Prenons l’exemple des sachets de légumes surgelés : leur couche interne protège contre l’humidité, tandis que celle externe est conçue pour résister au froid, mais cette combinaison les rend presque impossible à réintégrer dans les circuits de recyclage.
Face à ce constat, des initiatives émergent pour améliorer la recyclabilité des emballages. Par exemple, 98 % des habitants ont désormais accès à un système simplifié de tri, ce qui a permis une augmentation de 15 % des plastiques recyclés en 2023. Par ailleurs, des entreprises explorent des alternatives biodégradables ou compostables, bien qu’elles restent encore peu répandues.
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La consommation hors-saison
Au-delà des questions énergétiques et des déchets plastiques, les aliments surgelés posent également problème en raison de leur consommation hors-saison. Les aliments surgelés permettent de consommer des fruits et légumes tout au long de l’année, indépendamment des cycles naturels de production. Si cette disponibilité permanente séduit les consommateurs, elle s’accompagne d’un impact environnemental notable. Une tomate produite sous serre chauffée en France émet jusqu’à 2,2 kg de CO₂ par kilo, soit environ sept fois plus qu’une tomate cultivée en pleine saison. Les produits surgelés impliquent également des trajets plus longs pour acheminer les denrées depuis des régions éloignées, ce qui alourdit leur empreinte carbone globale.
Enfin, en privilégiant des fruits et légumes locaux et de saison, Greenpeace souligne l’importance de consommer de saison pour limiter les émissions de gaz à effet de serre liées au transport et à la production sous serre chauffée. Leur calendrier des fruits et légumes de saison en France métropolitaine est un outil précieux pour adopter ces habitudes alimentaires responsables. De plus, Greenpeace met en avant que consommer de saison permet de profiter de tous les bienfaits nutritionnels des aliments, d’encourager les circuits courts et de protéger l’environnement. En adoptant ces pratiques, chacun peut contribuer à une alimentation plus durable et respectueuse de l’environnement.
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Source: www.linfodurable.fr