2 minutes pour comprendre le problème de consanguinité des ours pyrénéens
83 ours sont désormais enregistrés dans les Pyrénées-Orientales, selon le dernier rapport du Réseau ours brun, publié le 2 avril. Un chiffre en hausse, mais qui n’assure pas forcément la survie de l’espèce. Plusieurs associations ont alerté sur la consanguinité des ours présents dans le massif pyrénéen et espèrent des mesures gouvernementales.
« La population augmente et c’est bon signe, affirme Alain Reynes, directeur de l’association Pays de l’Ours – Adet. Cela signifie que l’habitat reste favorable, que les ours se sont bien adaptés et se reproduisent. Cependant, on ne peut pas passer sous silence cette menace de la consanguinité. » 90 % des ours des Pyrénées sont issus de 3 individus. Les associations s’inquiètent, puisque la consanguinité pourrait limiter la résistance aux maladies des ours et leurs capacités de reproduction.
Réintroduire pour contrer le problème
Les problèmes liés à cette consanguinité ne sont pas encore visibles, selon Alain Reynes. Mais "plus on attend, plus il sera difficile de le régler", puisque les ours risquent de continuer à se reproduire entre eux et des oursons consanguins peuvent continuer à naître. Pour contrer ce risque, une solution existe : réintroduire de nouveaux ours. 11 animaux ont été relâchés dans les Pyrénées depuis 1996. Mais parmi eux, certains n’ont pas survécu et d’autres ne se sont pas reproduits.
L’augmentation du nombre d’ours dans les Pyrénées a longtemps éclipsé le problème de consanguinité. "Cette année, on s’est dit que les derniers événements étaient vraiment inquiétants et qu’il fallait lancer l’alerte sur le sujet », raconte le directeur de Pays de l’ours – Adet. Les associations demandent la réintroduction d’ours dans les Pyrénées, qui serait la solution immédiate selon elles.
"Ce qu’on demande à l’Etat, c’est de respecter ses engagements"
Apporter du "sang neuf" permettrait de créer de nouvelles lignées d’ours et une diversité génétique. Les associations demandent aussi une actualisation des études sur la viabilité de la population et que celles-ci intègrent des indicateurs de consanguinité. La dernière évaluation à ce sujet date de 2013 et a été faite par le Muséum national d'histoire naturelle. Ce document considérait qu’il fallait, en 2013, lâcher à terme 17 ours dans les Pyrénées et 6 urgemment. « Depuis cette étude, les Espagnols en ont lâché 1, la France 2, cela veut dire qu’on n’a fait que la moitié de ce qui était urgent il y a 11 ans », alerte Alain Reynes.
En 2018, le gouvernement a créé un "plan d’action en faveur de l’ours", qui promettait le remplacement immédiat de chaque animal qui mourrait de cause anthropique. "Ce qu’on demande à l’Etat, c’est de respecter ses engagements », affirme Alain Reynes. Depuis 2018, 4 ours sont morts de cause humaine et aucun n’a été remplacé.
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Source: www.linfodurable.fr